L’émergence épidémiologique : mise en perspective de la composante zoonotique

Résumé

Trois quarts des agents pathogènes émergents chez l’Homme seraient d’origine zoonotique. De plus, les infections humaines émergentes liées à une zoonose semblent en augmentation, les mammifères étant considérés comme les principaux réservoirs de ces maladies. Les perspectives d’avenir de l’étude des maladies émergentes sont liées à la capacité des organisations scientifiques à concentrer leurs efforts sur l’étude de « pathosystèmes modèles » et à prendre garde aux biais pouvant entacher les conclusions de travaux portant sur l’émergence. Les émergences du futur pourraient concerner les conséquences de toxicités chroniques liées aux xénobiotiques, au caractère cyclique de la pathogénicité des virus et à des imprudences épidémiologiques liées à une méconnaissance ou à une recherche de profit, au travers notamment de la mise en place de nouvelles méthodes d’élevage et de sélection comportant des risques insuffisamment évalués.

Abstract

Three-quarters of emerging human pathogens are zoonotic. In addition, emerging human infections linked to a zoonosis seem to be on the increase, and mammals are considered to be the main reservoirs of such diseases. The prospects for the study of emerging diseases are linked to the capacity of research organisms to focus on the study of ‘model pathosystems’. Scientists also need to beware of biases which could mar the conclusions from work on emerging health problems. In the future, emerging diseases may be related to the consequences of chronic toxicity associated with xenobiotics, to the cyclicity of viral pathogenicity and to epidemiological imprudence due to lack of scientific knowledge or financial motives, notably through the introduction of new breeding and selection methods for which the risks have not been correctly evaluated.