Gaz à effet de serre et élevage. Exemple de bilan en troupeau bovin laitier et perspectives de recherche concernant le méthane.

Résumé

L’accroissement des émissions de gaz à effet de serre (GES) par les activités humaines depuis le début de l’ère industrielle serait à l’origine du réchauffement climatique que nous connaissons. Le secteur agricole, comme tout secteur d’activité, participe à ces émissions de GES (13,5 % des émissions mondiales), il est donc invité à les réduire également. Avec un pouvoir réchauffant 21 fois supérieur au CO2, le méthane représente une part importante de ces émissions et l’éructation des ruminants y participe particulièrement. Au final, le méthane éructé représente entre 2 et 4% des émissions de GES à l’échelle mondiale. Néanmoins, la production de méthane dans le rumen est un mécanisme nécessaire à son bon fonctionnement. Le méthane permet l’élimination de l’hydrogène produit dans le rumen, hydrogène qui devient toxique pour l’écosystème microbien s’il s’accumule dans le rumen. Par calculs et mesures, il a été montré que l’augmentation du niveau d’ingestion et de la concentration énergétique de la ration favorisent une réduction des émissions par kg de lait produit. Des essais de réduction des émissions ont également été tentés, testant divers additifs alimentaires (huiles essentielles, acides organiques, …) mais sans franc succès. Généralement les réductions d’émissions sont synonymes d’une diminution de l’ingestion et/ou des performances. Les probiotiques ou des supplémentations en lipides (exemple de l’huile de lin) sont aussi une stratégie envisagée, avec des résultats récents encourageants. Toutefois, dans un avenir proche, il ne faut pas s’attendre à des possibilités de réduction exceptionnelle des émissions de méthane entérique par les ruminants. La marge de manoeuvre reste faible, ce qui est lié à la nature même de leur système digestif.