Antibiorésistance acquise des staphylocoques chez les ovins. Usages et consommation des tétracyclines.
Auteurs
Résumé
Staphylococcus aureus représente la cause bactérienne de 60 à 90% des mammites cliniques ovines, en fonction, entre autres, de la forme épidémiologique considérée. Dans le cas des mammites sporadiques (absence de clone épizootique dominant), prélevées avant traitement, l’étude de l’antibiorésistance de 246 souches isolées en 2003 puis en 2010 dans les mêmes élevages laitiers montre un pourcentage de résistance inférieur à 2% pour 14 molécules testées, mais égal à 10 puis 14% pour la pénicilline G et à 30 puis 38% pour la tétracycline. Dans un second bassin laitier, les pourcentages de souches résistantes à la tétracycline atteignent, sur un plus petit échantillon, 21% pour S. aureus et 38% pour les staphylocoques à coagulase négative. Parallèlement à ces forts pourcentages de phénotypes résistants à la tétracycline, les statistiques nationales de consommation et d’exposition ovines à cette même classe de molécules montrent aussi, respectivement, les tonnages et les indices les plus élevés parmi l’ensemble des anti-infectieux utilisés. De plus, en filière laitière, l’étude descriptive des usages permet de relever, entre autres, une utilisation fréquente de tétracyclines chez l’agneau sur un mode strictement prophylactique, parentéral (injection à la naissance) et/ou oral (aliment médicamenteux), y compris en l’absence de pathologie clinique et de regroupement d’animaux de diverses origines (l’utilisation métaphylactique existe aussi). Dans ce contexte, les questions de l’efficacité actuelle des tétracyclines et de l’antibiorésistance acquise vis-à-vis de cette classe sont discutées par rapport aux données bibliographiques.
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