Fasciolose bovine : interférences avec le dépistage de la tuberculose.
Auteurs
Résumé
Les interférences entre infestations parasitaires et infections bactériennes sont explorées depuis qu’il a été observé que la réaction immune de type Th2 constatée dans les helminthoses annihilait la réaction immune de type Th1 permettant ainsi le développement d’infections et expliquant aussi des échecs de vaccination. Des expérimentations récentes ont révélé ces interactions significatives entre l’infestation par Fasciola hepatica et le dépistage de la tuberculose bovine. Lors d’infections expérimentales par le BCG ou Mycobacterium bovis, les réponses en IDC ou en IFNγ ont été minorées chez les animaux co-infestés par F. hepatica. Cet effet a été constaté entre 3 et 20 semaines après l’inoculation du BCG ou de M. bovis et s’est traduite par une diminution très nette de la sensibilité des tests de dépistage. Une étude épidémiologique a par ailleurs montré une association négative entre la détection par l’IDC et le test positif ELISA-F. hepatica. Celle-ci peut être interprétée comme la conséquence d’une diminution de sensibilité de l’IDC lors de co-infestation avec F. hepatica, tout en n’excluant pas la possibilité que l’infestation par l’un des deux agents puisse diminuer la probabilité d’être infecté par l’autre. Ces connaissances nouvelles sont à prendre en compte lors des opérations de tuberculination et le statut parasitaire des bovins devrait être systématiquement évalué. Les récentes limitations drastiques d’emploi des douvicides chez les bovins laitiers auront des conséquences graves sur le dépistage de la fasciolose bovine.