La limitation de l’usage des antibiotiques dans les élevages de lapins : une fiière qui se mobilise depuis 2006.
Auteurs
Résumé
Après avoir beaucoup utilisé d’antibiotiques pour combattre l’Entéropathie Epizootique du Lapin apparue en 1996, les cuniculteurs français ont pris conscience du besoin de limiter l’utilisation des antibiotiques en fiière cunicole dès 2006. A cette date, la fiière, après avoir réalisé un audit interne, crée un comité de réflxion : le GRM (« Gestion des Résidus Médicamenteux »). Ce comité regroupe l’ensemble des acteurs de la fiière cunicole : producteurs, techniciens, fabricants d’aliment, abattoirs, sélectionneurs et des vétérinaires praticiens connaissant bien la fiière cunicole. Une première étude scientifiue montre que les fabricants de spécialités à base de trimé- toprime et de sulfadiméthoxine n’ont pas dé- fii – pour le lapin - un temps d’attente suffsant pour leurs médicaments. Les vétérinaires de la fiière allongent volontairement le délai de retrait lors de leurs prescriptions. Une collaboration est engagée en 2009 avec l’Anses et l’ANMV pour mieux connaître l’usage des antibiotiques dans les élevages cunicoles. Les conclusions seront claires : il est nécessaire d’aborder un changement des pratiques de manière collective. La fiière décide de s’emparer de ce nouveau sujet et de poursuivre ses progrès : elle se dote en 2011 d’une « charte interprofessionnelle de bonne maîtrise sanitaire et de bon usage des traitements médicamenteux en fiière cunicole ». L’enjeu est majeur et l’ensemble des partenaires de la fiière adhère à la charte. Les publications de l’Anses sur le suivi des ventes d’antibiotiques utilisés et les enquêtes menées en élevage mettent en évidence les efforts soutenus de la fiière cunicole pour mieux et moins utiliser les antibiotiques. La fiière se dote d’indicateurs simples, accessibles pour chaque éleveur : les IFTA (Indicateurs de Fréquence d’utilisation des Traitements Antibiotiques) mis au point par l’INRA. Des études montrent que quelques maladies peuvent être prévenues par un bon respect de la zootechnie et de ses principes de base. Plusieurs études sociologiques montrent que la diminution de l’usage des antibiotiques est très liée au profi psycho-sociologique de l’éleveur et à la praticité et la modernité ou non de son atelier. La fiière a compris qu’il était important - pour limiter l’usage des antibiotiques - de se doter de techniques permettant la production d’un lapereau robuste et de qualité. La flière dès lors soutient plusieurs études visant à améliorer la qualité de l’eau de boisson, la croissance et l’élevage de la jeune femelle reproductrice, ou l’ambiance, et qui aident les groupements de producteurs à progresser sur ces sujets. Cependant, le processus de réduction de l’usage des antibiotiques à l’échelle de l’atelier est nécessairement progressif et décidé au cas par cas, car il doit s’adapter à la réalité technique, matérielle, sanitaire et humaine de chaque élevage. Dans tous les cas, la modernisation des installations est une condition préalable à l’amélioration des pratiques.
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