Médecines complémentaires et alternatives vétérinaires, un fait de société
Auteurs
Résumé
Les médecines complémentaires et alternatives sont présentes dans les élevages de rente (surtout biologiques) et sont utilisées pour les animaux de compagnie. La conception de la maladie est importante pour la décision thérapeutique : on peut concevoir qu’elle résulte d’une atteinte par des pathogènes, ou d’une perte de l’équilibre par les animaux. Dans le premier cas, la thérapeutique vise à éliminer le pathogène par des moyens classiques et dans le second, à restaurer l’équilibre en recourant à des médecines complémentaires. Le choix dépend aussi de la conception de l’animal. Nous distinguons des éleveurs rationnels (ou industriels) pour qui l’animal est une machine à produire, les éleveurs familiaux ou paysans, pour qui l’animal est intégré à la vie de la ferme et reconnu individuellement, et ceux qui pensent que l’animal est un être sensible et qu’il ne devrait pas être exploité. Le rôle des vétérinaires comme prescripteurs de médecines complémentaires reste modeste en raison d’un manque d’information et de la faiblesse des démonstrations d’efficacité. Leur formation devrait inclure des enseignements en médecines complémentaires afin qu’ils puissent satisfaire la demande de leur clientèle.
Abstract
Complementary and alternative medicines are used in farm animal husbandry (mostly organic farming) and companion animals. The notion of why a disease occurs is important in deciding how it should be treated. Diseases can be viewed as either an aggression by a pathogen or as a rupture of the balance between the animal and its environment. In the first case treatment aims to eliminate the pathogen using traditional methods whereas the second case uses complementary medicines to re-establish the animal-environment balance. The therapeutic decision of the owner also depends on the way he views his animal(s). Three classes of owner exist: the so-called rational farmer (who views his animals as production machines), the family farmer (who believes that his animals are integrated into farm life and are recognised as individuals) and finally owners who view their animals as sentient beings who should not be exploited. The role of the veterinary surgeon as a prescriber of complementary medicines remains limited due to a lack of information and also due to difficulty in showing good effectiveness. The veterinary curriculum should include training about these types of medicine in order to satisfy the demand of animal owners.
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