Mise à la reproduction des agnelles de race Basco-Béarnaise et Manech Tête Rousse : Que nous apprend l’évolution des pratiques ?
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Résumé
Depuis plusieurs années, le Centre Départemental de l’Elevage Ovin (CDEO, Pyrénées Atlantiques) fait état d’un recul de l’utilisation de l’insémination artificielle (IA) chez les agnelles des races ovines laitières des Pyré- nées au profit de la monte naturelle, en raison, selon les éleveurs, de résultats de fertilité non satisfaisants. L’objectif de ce travail était de décrire les évolutions, sur une pé- riode de 10 ans (2009 à 2018), des pratiques de mise à la reproduction des agnelles de race Basco-Béarnaise (BB) et Manech Tête Rousse (MTR) dans les élevages sélectionneurs. L’analyse descriptive de l’évolution des dates calendaires et de l’âge à la mise à la reproduction a été réalisée les agnelles mises à la reproduction avant l’âge de 400 jours, soit 163500 agnelles de race MTR, issues de 2048 élevages/années et 47500 agnelles de race BB issues de 756 élevages/années. Une analyse plus complète de la réussite des agnelles MTR à l’IA a par ailleurs été réalisée. Les résultats indiquent un avancement et une concentration des dates calendaires de mise à la reproduction sur cette période de 10 ans, à la fois pour les agnelles inséminées et pour les agnelles en monte naturelle. Ce phénomène est apparu beaucoup plus marqué en race MTR qu’en race BB. La principale conséquence de cet avancement calendaire est une réduction de l’âge à la mise à la reproduction, principalement en race MTR (IA : -11 jours, monte naturelle : -29 jours). Malgré ces évolutions différenciées, l’âge à la mise à la reproduction des agnelles inséminées demeure, en moyenne, inférieur de 20 jours (MTR) et 40 jours (BB) à celui des agnelles luttées en monte naturelle. Parmi les facteurs ayant une influence significative sur la fertilité des agnelles MTR à l’IA, un fort effet de l’année et de l’âge à l’IA a été mis en évidence. Ainsi les agnelles inséminées entre 6 et 7 mois d’âge avaient une fertilité plus faible de près de 15 % par rapport à celles inséminées à l’âge de 8 mois. Les pratiques visant à inséminer les agnelles de plus en plus jeunes pourraient ainsi expliquer en partie les résultats non satisfaisants de la fertilité à l’IA, et le fait que les éleveurs s’en détournent.
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JNGTV 2015 Page 637
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