Ostéopathie et kystes folliculaires : un lien établi
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Résumé
Si l’ostéopathie est souvent proposée comme accompagnement pour les couples rencontrant des difficultés de procréation en médecine humaine, son efficacité n’est toutefois pas prouvée. Son intérêt en pathologies de la reproduction animale ne l’est pas plus. Cette étude a pour but de définir l’existence (ou non) d’une association entre kystes folliculaires et dysfonctions ostéopathiques sur des vaches Prim’Holstein à plus de 60 jours post-partum. Elle constitue un préalable indispensable avant toute évaluation de l’efficacité de la prise en charge ostéopathique pour ce type de pathologie. L’hypothèse principale posée est que la pré- sence d’une ou plusieurs dysfonctions ostéopathiques pourrait participer à l’apparition ou la persistance d’un kyste folliculaire chez la vache laitière. Sur un échantillon de 18 couples cas-témoins recrutés dans des conditions les plus similaires possibles (même élevage, même lot, même âge, même parité, même stade physiologique, même statut sanitaire), il ressort les résultats suivants : 100 % des ovaires en dysfonction ostéopathique (n=10) présentent un kyste, et 55 % des ovaires présentant un kyste sont en dysfonction (n=10/18). 72% (n=13/18) des vaches présentant un kyste folliculaire présentent une dysfonction ostéopathique en L4, contre seulement 5% (n=1) pour la population témoin. 93% (n=13/14) des vaches présentant une dysfonction ostéopathique en L4 ont également un kyste folliculaire. L’analyse statistique montre qu’il existe une association forte entre la présence de dysfonction ostéopathique sur l’articulation L4-L5 et la présence de kyste folliculaire, mais également une association significative entre la présence d’un kyste folliculaire et d’une dysfonction ostéopathique ovarienne, l’ovaire dysfonctionnel étant celui présentant le kyste. Le lien ostéopathique peut s’expliquer par une chaîne dysfonctionnelle, par continuité fasciale entre L4-L5 et l’ovaire (par le biais des muscles psoas, du fascia iliaca et le mesovarium), ou par une connexion via le S.N.A (ganglions lombaires), et plus probablement par une combinaison des deux. Si l’association est bien prouvée, il reste à définir s’il existe une causalité entre les deux troubles. La dysfonction entraîne-t-elle le kyste ou l’inverse ? Ces résultats ouvrent le champ des possibles pour de futures recherches : quelle influence d’un traitement ostéopathique sur les vaches à kystes ? Peutelle avoir un rôle préventif ou curatif ? L’ostéopathie peut-elle avoir sa place dans les traitements de routine de problème de reproduction chez la vache laitière ? Toutes ces perspectives restent à explorer.
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