Antibiothérapie des infections mammaires à coliformes
Auteurs
Résumé
L’importance des infections mammaires à coliformes n’a cessé de croître ces dernières décennies pour devenir la principale cause de mammites cliniques dans de nombreux élevages. C’est plus leur sévérité que leur fré- quence qui pose réellement problème. Dans les premiers mois de lactation en effet, elles sont souvent à l’origine de graves symptômes où l’évolution fatale n’est pas rare. L’hyperthermie est régulièrement le signe le plus précoce et permet de discriminer assez correctement, hors du peripartum, ce type d’infection. Certains antibiotiques, et en particulier les fluoroquinolones, ont montré tout leur intérêt lors de ces mammites sévères. Elles luttent contre les bactériémies qui y sont fré- quemment associées et elles favorisent l’élimination rapide des germes de la mamelle. Ces molécules sont à l’origine d’une réduction significative de la mortalité. Il n’existe actuellement pas d’antibiotique non critique ayant clairement démontré leur intérêt dans cette indication. Les praticiens sont ainsi confrontés à un dilemme : l’«evidence-based medecine» oriente leur choix thérapeutique vers ces molécules mais ces dernières sont d’importance critique et leur usage devrait être drastiquement limité pour préserver leur efficacité en santé humaine. Lorsque les colibacilles provoquent des mammites cliniques non sévères, le taux de guérison spontanée est très élevé, ce qui explique l’absence d’intérêt d’une antibiothérapie dans ce cas-là. Mais il n’en va pas de même pour les autres infections mammaires à Klebsiella ou Serratia qui ont beaucoup plus tendance à passer à la chronicité. Et, là aussi, seules des molé- cules critiques (céphalosporines de 3ème ou 4ème générations), essentiellement par voie locale, ont montré un intérêt. Les infections mammaires subcliniques ne devraient être soignées qu’au tarissement.
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