Anaplasmose érythrocytaire et anémie des ovins : impact et maîtrise en élevage – retour d’expérience à partir d’une série de cas
Auteurs
Résumé
Un épisode d’anaplasmose érythrocytaire ovine (infection par Anaplasma ovis) est décrit dans deux élevages ovins, l’un de brebis laitières qui produit du fromage à la ferme et l’autre de brebis allaitantes qui produit des agneaux élevés en bergerie et vendus pour engraissement ultérieur. Dans l’élevage laitier, les symptômes, d’évolution aiguë, étaient une anémie sévère, fébrile, sans hémoglobinurie, observés sur une période totale d’environ 5 à 6 mois à partir le plus souvent de jeunes adultes, après la misebas ou en toute fin de gestation, avec un taux cumulé d’environ 10 à 15 % de morbidité et de 20 à 25 % de létalité des adultes. Parmi les facteurs de risque évalués, la diffusion du virus Border Disease (génotype 5) a été mise en évidence au sein du troupeau. Dans l’élevage allaitant, les symptômes observés étaient une anémie modérée à sévère d’évolution chronique, avec réduction marquée de l’ingestion alimentaire et conduisant à un état de dénutrition maximale ou très sévère ; les cas cliniques ont été observés sur une période totale d’environ 3 à 4 mois, à partir d’agnelles d‘environ 10 -12 mois, après la période de lutte, avec un taux cumulé de 50 à 60 % de morbidité et de 30 à 40% de létalité (mortalité directe ou euthanasie) des femelles de cette cohorte. Parmi les facteurs de risque évalués dans le lot concerné, une carence en cobalt (vitamine B12) a été mise en évidence, ainsi qu’une suspicion d’infestation par des strongles gastro-intestinaux mais non démontrée par des examens complémentaires. L’impact et le rôle de l’infection par Anaplasma ovis sont discutés à la lumière des données publiées. Les questions d’intérêt pour le clinicien sont abordées pour les axes du diagnostic et de la maîtrise.
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