Quelles options pour la conduite de l’alimentation de la génisse laitière jusqu’au sevrage

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Résumé
L’alimentation de la jeune génisse avant sevrage est une étape fondamentale pour la carrière de la future vache laitière. Elle doit permettre une vitesse de croissance de plus de 1000g/j sans problème de santé pendant les 2 premiers mois de vie. Durant les 6 premières semaines, la croissance dépend principalement de l’alimentation lactée, ensuite l’aliment solide va participer de façon non négligeable aux apports nutritionnels pour se substituer complétement au lait au moment du sevrage. Dans les pays développés, « traditionnellement » le veau est séparé de sa mère dans les heures qui suivent la naissance. Il pourra alors être nourri avec du lait ou un lacto-remplaceur. Le lait commercialisable représente sûrement le meilleur aliment possible pour le veau, bien que parfois, il soit trop riche en matières grasses ou risque de transmettre des maladies s’il n’est pas pasteurisé. Les laits de rebuts ont une composition qui peut énormément varier ce qui diminue les performances de croissance du veau. Ils représentent surtout un risque avéré de créer des antibiorésistances pour les bactéries du tube digestif et donc de l’environnement. Les lacto-remplaceurs, s’ils sont préparés avec beaucoup de rigueur, réalisent des apports réguliers et permettent de bonnes performances de croissance. Ils offrent aussi la possibilité de ne distribuer qu’un seul repas par jour pour les veaux de plus de 15 jours d’âge. Des perturbations de la préparation et/ou de la distribution de l’alimentation lactée sont les principales causes de diarrhées alimentaires et du syndrome du buveur ruminal. De plus en plus d’éleveurs font le choix de laisser les veaux au contact de leur mère ou d’une vache nourrice. Cela permet au veau de se nourrir, d’avoir une vitesse de croissance très élevée et un comportement social plus riche, ce qui se traduit, entre autres, par une réduction des comportements anormaux (pica etc.). Cette pratique entraine une forte réduction de la quantité de lait commercialisable compte tenu de la consommation de lait par le veau, mais également d’une sécrétion d’ocytocine plus faible chez les vaches allaitant leur veau. Il n’a pas pu être mis en évidence d’augmentation du nombre de mammites chez ces vaches. Une tendance à avoir plus de troubles de santé chez les veaux (diarrhée) semble se dégager. Des études à plus grande échelle doivent être réalisées pour confirmer ces points. Le sevrage dans ces pratiques « plus naturelles » est plus problématique, il s’accompagne d’une chute de la vitesse de croissance et de signes de détresse aiguë chez le veau ainsi que des vocalisations plus importantes chez les vaches. Si la pratique de l’élevage du veau sous la mère venait à se répandre sous la pression de l’opinion publique, il faudra alors trouver des itinéraires techniques qui améliorent les modalités de sevrage, minimisent les pertes de lait et garantissent enfin une bonne santé du veau.
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