Les urgences de l’appareil urinaire

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Résumé
Les urgences urinaires chez les équidés regroupent des affections aiguës du système urinaire nécessitant une intervention rapide. L’évaluation initiale du cheval implique le recueil d’une anamnèse détaillée (habitudes mictionnelles - fréquence, volume, douleur - couleur et aspect de l’urine) ainsi que ses antécédents médicaux (coliques, hémorragies, mise-bas, etc.). L’examen physique permet d’apprécier l’état général de l’animal, son niveau d’hydratation, le système cardiovasculaire, respiratoire et digestif. La palpation transrectale permet à minima d’évaluer la vessie : remplissage, épaisseur de la paroi vésicale, etc. et de palper le rein gauche. Pour affiner le diagnostic, la réalisation d’examens complémentaires est préconisée. L’imagerie, et notamment l’échographie transcutanée et transrectale, et la cystoscopie, permettent d’obtenir des informations sur les reins, la vessie, l’urètre et les uretères. Les analyses biologiques, comprenant des analyses sanguines (urée, créatinine, électrolytes, numération formule sanguine, etc.) et urinaires (densité urinaire, protéines, glucose, leucocytes, cytologie, fraction d’excrétion des électrolytes, etc.), fournissent des informations essentielles sur la fonction urinaire. Parmi les motifs d’appel, notons la dysurie et l’oligurie, qui peuvent être secondaires à la présence de calculs ou à des lésions des nerfs et muscles contrôlant la miction. Ceux-ci peuvent être à l’origine d’une distension vésicale majeure et de lésions vésicales irréversibles ou d’une insuffisance rénale et doivent être pris en charge en urgence. De même, une modification de la couleur de l’urine peut constituer un motif d’intervention en urgence. Cette anomalie peut en particulier être associée à une hématurie, une hémoglobinurie, une myoglobinurie. En cas d’hématurie la nécessité de réaliser une transfusion doit être évaluée en urgence. En cas de myoglobinurie ou d’hémoglobinurie une insuffisance rénale aiguë est redoutée et des perfusions intraveineuses doivent notamment être mises en place rapidement. Enfin, des signes généraux non spécifiques, tels que des signes de coliques, une anorexie, ou une distension abdominale, peuvent être révélateurs d’une insuffisance rénale aiguë, d’un uropéritoine, etc. La prise en charge est spécifique à chaque maladie : celle de l’insuffisance rénale aigüe repose sur la mise en place de fluides intraveineux et la correction des déséquilibres électrolytiques s’ils sont présents ; celle de l’uropéritoine nécessite une stabilisation rapide avant d’envisager une intervention chirurgicale. En conclusion, la réalisation d’un examen clinique minutieux, d’une palpation transrectale, d’analyses de laboratoire (bandelette urinaire, par exemple, réalisable dans l’écurie) et d’examens d’imagerie (échographie y compris avec une sonde linéaire) permet d’orienter le diagnostic et de mettre en place en urgence le traitement qui s’impose avant d’envisager, le cas échéant, d’adresser le cheval à une structure spécialisée.
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