Panorama de l’engraissement des bovins allaitants en France

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Résumé
Dresser un panorama de l’engraissement des bovins allaitants en France nécessite, d’une part, la description des potentialités de ressources fourragères qui dessinent en France des bassins de production bovine très différentes. Trois bassins au Nord et Nord-Ouest produisent tous types d’animaux finis à partir de surfaces en maïs, herbagères et de co-produits, tandis que les 5 autres bassins, dans un grand centre de la France et autour des massifs, produisent à partir de surfaces de prairies et pastorales, de jeunes animaux maigres à côté de femelles majoritairement finies. D’autre part, la production de viande bovine française repose sur deux cheptels : allaitant (65 % en TEC) et laitier, et est constituée de plusieurs types de bovins. En 2024, elle s’élève à 1 166 kTEC provenant pour 50% des vaches de réforme, dont un peu plus de la moitié de vaches de race à viande, suivies des jeunes bovins (28 %) dont près de 80% de type viande, des génisses (16 %) avec près de 80% d’origine allaitante, et des boeufs (5 %) majoritairement laitiers. L’engraissement des bovins repose sur des dynamiques de production et de consommation marquées par une érosion constante depuis 10 ans. Entre 2014 et 2023, le nombre de vaches abattues est passé de 1,87 million à 1,56 million, illustrant la décapitalisation des cheptels. La production de jeunes bovins a connu une chute significative, passant de 1,2 million en 1989 à 741 000 têtes produites en 2023 avec une augmentation des exportations de broutards et veaux laitiers en corollaire. Quant aux génisses, leur production est restée plutôt stable autour de 390 000 têtes. En 2024, la France importe davantage de viande bovine (viande de vaches laitières issue d’UE notamment) qu’elle n’en exporte (carcasses de jeunes bovins essentiellement vers des pays de l’UE), sans compter les animaux maigres français (broutards et veaux) exportés vivants. Une dynamique de relocalisation de l’engraissement d’animaux jeunes est encouragée par la filière, d’autant que le marché européen est redevenu porteur pour les carcasses de jeunes bovins, mais des innovations en matière de conduites d’élevage, de modèles économiques et de schémas d’organisation de filière sont nécessaires. Il sera également primordial de parvenir à enrayer la décapitalisation afin de maintenir des naissances de veaux dans les deux cheptels sans quoi une relance de l’engraissement toucherait vite ses limites. Les défis de l’attractivité du métier, de la transmission des exploitations et de la rentabilité économique se posent de façon critique.
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