Anaplasmose ovine : maladie émergente dans nos clientèles et mise en relation avec les observations post mortem à l’abattoir

Auteurs
Résumé
L’Anaplasmose ovine est une maladie à transmission vectorielle de plus en plus souvent mise en évidence sur le terrain en élevage ovin. Il s’agit d’une maladie due à une bactérie intra-érythrocytaire, parfois peu débilitante et pouvant passer inaperçu cliniquement. Les constatations cliniques de terrain sont peu fréquentes et peu spécifiques : l’anaplasmose se manifeste par des signes cliniques de type amaigrissement, hyperthermie, anémie ou encore ictère. Il en résulte quelquefois des saisies totales pour ictère, le plus souvent chez des agneaux cliniquement sains. Ces saisies génèrent des pertes économiques très importantes. Les outils diagnostiques sont variés : frottis sanguins, sérologie et PCR. Cette dernière se révèle être la plus spécifique et utilisée en routine, réalisable sur sang EDTA mais également sur la rate. De plus, le dérèglement climatique favorise la propagation de nouvelles espèces de tiques dans nos territoires. Il a été mis en évidence le rôle prépondérant de ces vecteurs dans la propagation de l’anaplasmose ovine. Compte tenu de l’augmentation des cas retrouvés sur le terrain et des données récoltées à l’abattoir de Bellac en Haute-Vienne pendant 4 ans, nous avons étudié les relations possibles entre les saisies totales pour ictère, l’activité vectorielle des tiques présentes et la mise en évidence d’A.ovis. Il en ressort en 2024, une augmentation significative des saisies totales pour ictère, qui est non corrélée à l’augmentation de la quantité d’animaux abattus. Les analyses mensuelles des saisies pour ictère montrent une évolution similaire depuis 4 ans, avec une augmentation marquée entre avril mai et les mois de juillet et août. Ces dernières peuvent être mises en lien direct avec l’activité des tiques (les genres Ixodes, Dermacentor et Rhipicephalus majoritairement) présentes dans la zone et pouvant transmettre l’anaplasmose ovine. Compte tenu des pertes économiques engendrées par la saisie totale d’une carcasse ainsi que celles engendrées sub-cliniquement dans les troupeaux, il serait intéressant de poursuivre les recherches en ferme. Pour cela plusieurs outils s’offrent à nous : l’envoi des rates des carcasses saisies pour analyse PCR et des prises de sang sur tube EDTA dans les exploitations pour recherche spécifique PCR A.ovis et la réalisation de frottis sanguin.
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