Antibiothérapie des mammites cliniques non sévères
Auteurs
Résumé
Le choix d’une thérapeutique lors de mammites cliniques non sévères chez les vaches laitières doit prendre en compte différents paramètres : l’âge de l’animal, le quartier atteint, son état clinique mais aussi les caractéristiques de l’infection et, fondamentalement, son antériorité. Ces éléments ne sont pas toujours pris en compte, pourtant ils ont une influence considérable sur le pronostic du traitement. La connaissance de l’agent infectieux impliqué et éventuellement son antibio-sensibilité sont des informations cruciales mais hélas pas toujours disponibles. Elles vont dicter les 3 stratégies thérapeutiques envisageables. La thérapeutique « large spectre » s’exonère de raisonnements approfondis : on choisit une spécialité qui permet de couvrir les principaux agents pathogènes isolés. Cette stratégie présente des inconvénients majeurs : ses performances de guérison sont limitées, voire médiocres, elle systématise l’emploi d’antibiotiques et favorise l’émergence d’antibiorésistance. La thérapeutique probabiliste se fonde sur une analyse épidémiologique de l’élevage et/ou sur des analyses bactériologiques préalables pour déterminer les infections principales circulant dans l’élevage. Elle permet ainsi de choisir des molécules antibiotiques les plus adaptées possible à la situation de l’élevage. Mais seule la thérapeutique de précision, donc s’appuyant sur une analyse bactériologique préalable, permet de cibler au mieux la thérapie. Le développement de l’analyse bactériologique de lait en élevage ou en établissement de soins vétérinaires ainsi que les nouveaux services proposés par les laboratoires vétérinaires locaux autorisent de plus en plus souvent cette approche. Celle-ci, qui nécessite un délai avant la mise en place du traitement, a été évaluée comme au moins aussi performante qu’une thérapeutique immédiate mais non ciblée. En revanche, elle est incomparable quant à l’économie d’antibiotiques réalisée.
Abstract
The choice of treatment in non-severe clinical mastitis in dairy cows must take into account: the age of the animal, the affected quarter, its clinical severity but also the characteristics of the infection and, most importantly how the long the cow has been infected. These elements are not always taken into account, yet they have a considerable influence on prognosis after treatment. Knowledge of the infectious agent involved and if possible its antibiotic sensitivity are crucial information but unfortunately not always available. They will dictate the 3 possible therapeutic strategies which can be used. Firstly, "broad-spectrum" therapy does not require in-depth reasoning since a large spectrum antibiotic is chosen to cover the main pathogens which have been identified. This strategy has major drawbacks: its therapeutic effectiveness is limited or even mediocre, it encourages the systematic use of antibiotics and promotes the emergence of antibiotic resistance. Secondly, “probabilistic therapy” is based on an epidemiological analysis of the farm and/or on previous bacteriological analyses to determine the main infections circulating in the farm. It thus makes it possible to choose the most suitable antibiotic. Lastly, “precision therapy” is the best option since it is based on the results of a bacteriological analysis. The development of bacteriological analysis of milk on farms or in veterinary clinics as well as the new services offered by local veterinary laboratories increasingly allow the latter approach. Although it involves a delay before treatment begins, it has been shown to be at least as effective as immediate but non-targeted therapy. In addition, it is incomparable in terms of the savings which can be made in reducing antibiotic use.
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