Avortements infectieux et non infectieux chez la jument. Conduite à tenir par le vétérinaire praticien.
Auteurs
Résumé
L’avortement désigne une interruption de gestation après l’achèvement de l’organogenèse foetale et l’expulsion d’un foetus mort ou non viable entre le 40ème jour et le 300ème jour de gestation. Par gravité décroissante sur un plan épidémiologique ou médical, on peut distinguer des causes infectieuses contagieuses (principalement virales), des causes infectieuses non contagieuses, bactériennes ou fungiques se traduisant souvent par une placentite, des causes non infectieuses (anomalies des annexes foetales ou de la gestation, causes d’origine maternelle ou foetale). Le rôle du praticien consiste à préserver la vie et la carrière de reproductrice de la jument avortée, à tenter d’établir un diagnostic étiologique et, si l’étiologie est contagieuse, à protéger le reste du troupeau de poulinières et limiter les risques de diffusion à d’autres élevages par la mise en oeuvre de mesures de prophylaxie sanitaire et/ou médicale offensive. La procédure médicale à mettre en oeuvre sur la jument dépend du stade de l’avortement, précoce ou tardif et, lors d’avortement tardif, du degré d’avancement de l’expulsion du contenu utérin. La démarche diagnostique inclut un recueil complet de commémoratifs et surtout l’envoi à un laboratoire compétent du foetus et de la totalité des annexes foetales pour autopsie et examens complémentaires. Même si les lésions macroscopiques orientent le diagnostic vers une cause non infectieuse, il est conseillé de rechercher la rhinopneumonie sur les organes foetaux et, selon le contexte sanitaire, l’artérite virale équine. Les mesures de prophylaxie sanitaire offensive et défensive vis-à-vis de ces viroses sont rappelées.