Concordance entre sensibilité in vitro et réussite du traitement des mammites bovines
Auteurs
Résumé
La méthode de test de sensibilité aux antibiotiques d’ un germe donné la plus utilisée en médecine animale, et encore considérée comme celle de référence, est la méthode de diffusion en milieu gélosé. Trois conditions doivent être remplies pour qu’ un résultat d’ antibiogramme puisse avoir une application thérapeutique : (i) disposer des concentrations minimales inhibitrices (CMI) des principaux pathogènes mammaires, (ii) connaitre les concentrations critiques dans le lait des molécules disponibles et enfin (iii) se référer à des études terrain qui ont permis de valider ces résultats d’ antibiogramme en termes de gains de guérison. Ce sont ces données qui permettent d’ établir des seuils dits « cliniques ». Les principales études ayant tenté d’ établir une correspondance entre des résultats de sensibilité in vitro et des conséquences cliniques in vivo sont présentées et analysées ici. En fait nous ne disposons que d’ un nombre d’ études limitées et il nous a semblé pertinent d’ en faire un inventaire relativement exhaustif pour que chacun puisse se faire une idée exacte de ce sur quoi reposent les préconisations qui en découlent. Il en ressort que seule la sensibilité des staphylocoques à la pénicilline a montré une vraie association avec des résultats cliniques. La plupart des travaux effectués sur le sujet se heurtent soit à une sensibilité très élevée des germes à l’ antibiotique testé, soit à des problématiques de randomisation, soit à des schémas thérapeutiques inadaptés. Des travaux correctement réalisés manquent donc cruellement pour pouvoir juger de l’ intérêt de tester d’ autres antibiotiques. Il n’ en demeure pas moins que la réalisation d’ antibiogrammes en santé mammaire présente bien d’ autres intérêts (santé publique, règlementaire, épidémiologique, éducatif) que ceux purement thérapeutiques.
Abstract
Three conditions must be met for an antibiogram result to be therapeutically pertinent: (i) to use the minimum inhibitory concentrations (MICs) of the main mammary pathogens, (ii) to know the critical concentrations in milk of the available molecules and finally (iii) to refer to field studies which have made it possible to validate these antibiogram results in terms of improvements in treatment. These data allow the establishment of so-called "clinical" thresholds. The authors present and analyse the main studies that have attempted to establish a correspondence between in vitro sensitivity results and in vivo clinical consequences. There are however only a limited number of studies and it is appropriate to perform a relatively comprehensive inventory of them so that everyone can have an exact idea of the basis of the resulting recommendations. It appears that only the sensitivity of staphylococci to penicillin has shown a real association with clinical outcomes. Most of the work carried out on this subject has been hampered either by the very high sensitivity of the germs to the antibiotic being tested, or by problems of randomisation, or by inappropriate treatment regimens. Properly conducted studies are therefore sorely lacking in order to be able to judge the value of testing other antibiotics. Antibiotic susceptibility testing in udder health has many additional uses (public health, regulatory, epidemiological and educational) in addition to purely therapeutic applications.