Emergence de la tuberculose bovine chez le cerf et le sanglier en France : risque pour l’élevage bovin
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Résumé
Depuis les années 60, la tuberculose due à Mycobacterium bovis a été décrite dans la faune sauvage de plusieurs pays à travers le monde. Selon les cas, les différentes espèces de mammifères trouvées infectées par M. bovis peuvent être considérées comme des réservoirs primaires, des réservoirs secondaires ou des culs-de-sac épidémiologiques. En 2000, la France a été déclarée officiellement indemne de tuberculose bovine par l’Union Européenne et, jusqu’à cette date, M. bovis n’avait jamais été isolé chez un animal sauvage en liberté. Cependant, depuis 2001, l’infection a été identifiée chez des ongulés sauvages dans quatre régions distinctes : en Normandie (2001), puis en Bourgogne et en Corse (2003), et dans les Pyrénées (2005). En 2001-2002, dans la forêt de Brotonne (Seine-Maritime), une enquête épidémiologique a révélé des prévalences apparentes d’infection de 14 % chez le cerf et de 28 % chez le sanglier. Des mesures de lutte ont été immédiatement prises pour contenir l’épizootie. Malgré cela, en 2005-2006, la prévalence apparente a atteint 23 % chez le cerf et 30 % chez le sanglier, avec une augmentation du taux de lésions ouvertes dans les deux espèces. Dans les autres régions, les cas semblent demeurer sporadiques (1 à 5 %). Les mêmes génotypes de M. bovis ont été retrouvés chez les ongulés sauvages et les bovins susceptibles d’être en contact. Ceci laisse supposer qu’il existe un réel lien épidémiologique entre les animaux sauvages et domestiques. Ces résultats posent la question de l’émergence de la tuberculose dans la faune sauvage, de son origine, et du risque de transmission au bétail.
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