Epidémiologie, diagnostic et gestion des abcès en élevage caprin
Auteurs
Résumé
Cet article regroupe les résultats de différentes enquêtes réalisées dans le cadre de l’OMACAP (observatoire des maladies caprines) sur la lymphadénite caséeuse (Corynebacterium pseudotuberculosis) et le microcoque de Morel (Staphylococcus aureus subsp. anaerobius), ces 2 étiologies représentant les principales causes d’abcès chez les caprins laitiers. Après une phase de mise au point d’un test ELISA pour le dépistage de la lymphadénite caséeuse sur lait de tank, l’analyse de plusieurs échantillons d’élevages livreurs testés par le LILCO (Laboratoire Interprofessionnel Laitier Centre Ouest) a permis de mettre en évidence l’infection dans 105 élevages parmi 111 élevages tirés au sort, soit une prévalence de 95%. Par ailleurs, la recherche par ELISA de la lymphadénite caséeuse sur 10 primipares et 10 multipares dans 49 élevages sélectionneurs a permis de mettre en évidence une séropositivité chez 51% des primipares et 53% des multipares. Dans les 32 élevages où l’infection par le microcoque de Morel n’était pas suspectée et où au moins 2 chèvres étaient séropositives en lymphadénite caséeuse, 14% des primipares et 28% des multipares présentaient des abcès actifs ou cicatriciels. Dans ces 32 élevages, des abcès étaient observés sur 23% des chèvres séropositives et 8% des chèvres séronégatives. Pour les 7 élevages infectés par le microcoque de Morel, 64% des primipares et 40% des multipares présentaient des abcès. Par ailleurs, une étude téléphonique portant sur 101 élevages, tirés au sort au sein des adhérents aux GDS des Deux-Sèvres et de la Dordogne, a permis de confirmer ou fortement suspecter la présence du microcoque de Morel dans 16% des élevages des 2 départements. Dans un élevage, le suivi de 208 chevrettes et jeunes boucs à partir de la mise à la reproduction et pendant 3 mois a permis d’observer au moins un abcès sur 87% des animaux, avec en moyenne 2,6 abcès cumulés par animal. Dans cet élevage, la surveillance hebdomadaire et le parage systématique des abcès dans 6 des 12 parcs a permis de limiter la multiplication des abcès dans un seul parc, présentant à la fin du suivi 0,6 abcès par animal. Dans les autres parcs, la contamination de l’environnement par au moins un abcès ouvert spontanément avait rapidement généré des abcès sur la majorité des chevrettes. Par ailleurs, les parages réalisés en début de gestation semblent avoir limité la fertilité des chevrettes. D’autre part, les incisions réalisées sur des abcès insuffisamment matures pourraient expliquer la reformation d’abcès avec des germes de surinfections, en raison d’une cicatrisation trop rapide des plaies. Le parage reste une mesure efficace pour la lymphadénite caséeuse, maladie occasionnant un nombre d’abcès plus limité. D’autres mesures doivent être investiguées, en particulier la vaccination.
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JNGTV 2012 Page 385
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