Impact du traitement des eaux d’abreuvement des porcs, des volailles et des lapins par les biocides sur la stabilité des antibiotiques (, ,
Auteurs
Résumé
L’eau d’abreuvement est un vecteur de traitement avantageux pour le traitement collectif des animaux. Ces eaux de boisson sont en général désinfectées avant administration aux animaux au moyen de biocides afin de garantir leur qualité sanitaire. En l’absence d’exigence européenne concernant le contenu des dossiers d’Autorisation de Mise sur le marché (AMM) sur la compatibilité des médicaments vétérinaires avec les biocides désinfectants de l’eau de boisson, il s’avère nécessaire d’évaluer les risques de détitrage des antibiotiques administrés par cette voie. Le projet CABALE (plan ECOANTIBIO 2017) avait pour objectif général de consolider les connaissances en matière de stabilité des antibiotiques en présence de biocides pour les filières porcines, avicoles et cunicoles. Cette étude visait à évaluer la stabilité de six substances actives antibiotiques présentes dans différentes spécialités vétérinaires dans l’eau de boisson, à minéralisation « douce » ou « dure », en présence d’un biocide (l’hypochlorite de sodium ou le peroxyde d’hydrogène). Celleci a été réalisée d’une part dans des conditions équivalentes au stockage de la solution mère concentrée d’antibiotiques pendant 24h et, d’autre part dans des conditions équivalentes à l’injection de la solution mère dans le circuit d’abreuvement pendant 6h. Les analyses par Chromatographie Liquide couplée à un détecteur UV des échantillons d’eau étudiés ont permis de démontrer l’impact avéré des biocides désinfectants sur la stabilité de certaines substances actives. Sur les dix médicaments vétérinaires (ou « spécialités ») étudiées, le traitement de l’eau au peroxyde d’hydrogène à 50 ppm n’a impacté la stabilité que d’une seule substance active, l’amoxicilline. En revanche, il a été observé un effet significatif du traitement de l’eau à l’hypochlorite de sodium (0,5 ppm de chlore actif) sur la stabilité de sept médicaments vétérinaires, particulièrement dans des eaux « dures » (pH = 8 ; dureté 35°F). La deuxième phase de cette étude a porté sur l’étude d’une eau directement prélevée sur le terrain en élevage. Les résultats de cette phase ont permis d’attester que la stabilité des solutions de spécialité vétérinaire revêt un caractère multifactoriel essentiel à considérer pour optimiser l’efficacité des traitements antibiotiques administrés par voie orale dans l’eau de boisson, et prévenir le risque de développement de résistance aux antibiotiques. Des recommandations ont pu être avancées. Des propositions ont également été portées au niveau européen pour améliorer les recommandations dans la ligne directrice EMEA/CVMP/540/03Rev1 sur l’évaluation de la stabilité des antibiotiques à administrer dans l’eau de boisson.
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