Intérêts et limites des méthodes de dépistage sur laits de tank chez les caprins
Auteurs
Résumé
Le lait de tank présente l’intérêt majeur d’être facile à collecter et représentatif de l’ensemble des chèvres en lactation. La recherche sur cette matrice de 5 maladies majeures en filière caprine est jugée utile pour repérer des élevages potentiellement indemnes, ou proposer des mesures de surveillance ou gestion en cas de résultats positifs. Cependant, les limites des tests utilisés doivent être connues et des travaux de recherche doivent encore être réalisés pour améliorer et interpréter précisément certaines de ces analyses. Pour le CAEV, un test ELISA a été adapté pour lait de tank et permet en cas de résultat négatif de considérer que l’élevage présente une séroprévalence très faible à nulle et peut faire l’objet d’un dépistage de l’ensemble du troupeau en vue d’une qualification. Le test ELISA développé pour la lymphadénite caséeuse (LC) présente également une bonne sensibilité après plusieurs répétitions, mais il n’existe pas à ce jour de méthode de qualification pour cette maladie. Différents kits ELISA paratuberculose ont été évalués et des seuils de positivité ont été définis pour permettre d’identifier un risque clinique élevé, mais ils apparaissent peu adaptés au repérage d’élevages potentiellement indemnes, notamment en raison de la faible séroprévalence moyenne observée dans les élevages infectés. Un test PCR permet de détecter les 4 espèces de mycoplasmes responsables du syndrome d’agalactie contagieuse avec une excellente sensibilité analytique. La détection de ces pathogènes dans le lait de tank étant le plus souvent intermittente, des répétitions régulières sont nécessaires pour considérer que le risque de présence de ces pathogènes est faible dans un élevage. Ces analyses permettent également de repérer un risque clinique ou orienter le diagnostic en cas de résultats positifs forts, ou d’évaluer l’efficacité de mesures de lutte.Pour la fièvre Q, la recherche par PCR sur lait de tank peut constituer un moyen de mettre en évidence cette infection dans un élevage, bien que sa sensibilité ne soit pas bien caractérisée. Elle n’est en revanche pas indiquée pour le diagnostic des avortements. Plusieurs GDS organisent le dépistage de ces maladies pour encadrer et faciliter la mise en oeuvre des analyses et l’interprétation des résultats, en lien avec les laboratoires de référence. Les vétérinaires doivent pouvoir interpréter ces résultats et aider les éleveurs à les valoriser de façon concrète.
D'autres articles
JNGTV 2013 Page 623
Toutes espèces · Zootechnie
La supplémentation nutritionnelle : un atout pour le praticien
Découvrez aussi nos formations
La contractualisation : nouvelle modalité de rémunération
Session passée