LA COCCIDIOSE BOVINE : LA RELATION HÔTE-PARASITE ET SES CONSÉQUENCES SUR LA STRATÉGIE DE CONTRÔLE.
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Résumé
La relation hôte-parasite est très complexe dans la coccidiose bovine ; la primo-infection est déterminante dans la sensibilisation de l’organisme. La réponse immunitaire innée est rapide et s’avère cruciale dans la régulation des stades précoces du cycle et dans l’initiation de l’immunité adaptative. La régulation des coccidies repose sur l’immunité cellulaire, l’immunité humorale revê- tant plus le rôle de marqueur de l’infection. Les réinfections parachèvent l’installation de l’immunité qui est spécifique et d’acquisition progressive, au fil des infections successives. Toute perturbation de l’immunité cellulaire (stress d’élevage, maladies intercurrentes) peut initier des possibilités de réinfections ; en particulier, la strongyloïdose non contrô- lée (et plus largement le parasitisme à nématodes) peut conduire à une moindre efficacité des traitements anticoccidiens, par probable effet d’immuno-modulation (perturbation de la balance Th1 / Th2). Le choix de l’anticoccidien – et notamment de ses modalités d’application métaphylactique – ne peut être guidé par des recettes-type. Seule l’analyse rationnelle du contexte épidémiologique et des facteurs de risque permet d’assurer la meilleure efficacité des anticoccidiens : cette démarche est donc propre à chaque cheptel et doit aboutir à une prescription « sur-mesure » attendue par le monde de l’élevage. Mots-clés : Coccidiose - Bovins - Immunité - Epidémiologie - Contrôle. La coccidiose reste incontestablement la dominante parasitaire des veaux et jeunes bovins lors de leur phase d’élevage en bâtiment. Encore diagnostiquée de façon approximative dans les élevages, elle est trop souvent contrôlée de fa- çon peu réfléchie, obéissant à des messages géné- raux simplificateurs et réducteurs, proposant une recette-type (traitement à un âge donné) pour tous les élevages, conduisant parfois à des échecs cuisants. Selon le système d’élevage, l’analyse de risque dé- montre clairement la très grande variabilité dans l’exposition du jeune veau, conduisant à définir pour chaque cheptel des périodes différentes de risque d’expression de la coccidiose. De plus, le contrôle de la coccidiose ne peut se ré- duire à la seule gestion thérapeutique : il doit né- cessairement intégrer l’acquisition de l’immunité la plus solide et la plus précoce possible vis-à-vis des coccidies. La primo-infection joue un rôle déterminant dans la sensibilisation immunitaire du veau et l’initiation d’une réponse immunitaire conséquente. 1 - LE CONTEXTE GÉNÉRAL DE LA COCCIDIOSE 1.1 - Les coccidies : un cycle court et direct Les coccidies des bovins sont spécifiques et pré- sentent une localisation épithéliale intestinale (figure 1). Une partie du cycle se déroule dans le milieu exté- rieur avec l’émission et la sporulation de l’oocyste, (demandant au minimum 3 à 7 jours) élément infe
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Bulletin n°84 Page 19
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