La DO lait de tank est-elle un bon outil de prédiction de l’impact de l’infestation par les strongles digestifs chez les vaches laitières ?
Auteurs
Résumé
Les premiers travaux s’intéressant à l’ELISA Ostertagia sur le lait de tank (résultat en Ratio de Densité Optique, RDO) ont montré des associations statistiques signifi catives entre augmentation du RDO et diminution de la production laitière (PL) moyenne du troupeau. Cette mesure du taux d’anticorps anti-Ostertagia dans le lait de tank a donc rapidement été vue comme un outil prometteur pour quantifi er les pertes de PL liées aux strongles gastro-intestinaux (SGI). Toutefois, ces associations statistiques mises en évidence ne démontraient pas formellement de lien causal entre infestation par les SGI et baisse de PL. Ensuite, plusieurs travaux ont évalué si le RDO permettait de prédire si une amélioration de la PL allait être possible après traitement anthelminthique. Si certaines études ont montré une tendance à un gain de PL post-traitement meilleur dans les troupeaux à RDO élevé, d’autres rapportent des résultats contradictoires qui doivent pousser à la prudence. Toutefois, ces travaux ayant étudié le pouvoir prédictif du RDO sur le gain de PL post-traitement souff rent d’une limite : ils se basaient sur une seule valeur de RDO mesurée à un instant donné sur le lait de tank, alors que le RDO est variable dans le temps. Afi n d’évaluer si ce pouvoir prédictif pouvait être amélioré en considérant plusieurs valeurs de RDO mesurées à des dates diff érentes, une dernière étude a été conduite dans laquelle 56 variables prenant en compte une ou plusieurs valeurs de RDO mesurées d'octobre à décembre (et selon divers seuils) ont été testées. Aucune de ces variables ne s’est révélée effi cace pour prédire le gain de PL post-traitement, et il a donc été conclu que le RDO est peu fi able pour identifi er les troupeaux susceptibles de subir des baisses de PL à cause des SGI. Il apparaît donc urgent de revoir l’utilisation du RDO Ostertagia comme l’outil qui permettrait à lui seul de quantifi er l’ampleur de l’impact économique de l’infestation par les SGI en troupeau laitier.
Abstract
The measurement of the level of anti-Ostertagia antibodies in bulk milk was therefore seen as a promising tool to quantify the losses in MP linked to gastrointestinal worms (GIW), and therefore justify an anthelmintic treatment. However, the correlations do not formally demonstrate a causal link between the infestation by GIW and a drop in MP. Several studies have evaluated whether the ODR makes it possible to predict whether an improvement in MP would be likely after anthelmintic treatment. While some studies have shown a trend for higher post-treatment MP in herds with high ODR, others report contradictory results which should urge caution in the use of this tool in the field. However, these studies on the predictive power of ODR on a post-treatment increase in MP suffer from a limitation: they were based on a single ODR value measured at a given time on bulk milk, however it is known that the ODR is variable over time. In order to assess whether the predictive power could be improved by using several ODR values measured at different times, a study was conducted in which 56 variables taking into account one or more ODR values (and according to various thresholds) were tested. None of these variables have been shown to be effective in predicting the post-treatment increase in MP, and therefore it was concluded that the ODR is unreliable in identifying herds at risk of a decline in MP due to GIW. Consequently, it appears urgent to review the use of the Ostertagia ODR as a tool that can quantify on its own the extent of the economic impact of infestation by GIW in dairy herds.
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