La leptospirose dans les cheptels bovins laitiers en France : établir un programme de lutte
Auteurs
Résumé
La leptospirose bovine est sous-diagnostiquée du fait de manifestations cliniques souvent frustes et non spécifiques. Une précédente analyse a permis d’évaluer son impact économique. Elle a soulevé des questions sur les mesures de lutte : leur pertinence en regard des caractéristiques épidémiologiques de la maladie, et la comparaison de leur coût et de leurs avantages. Cette maladie plurielle est en effet causée par différents groupes de bactéries rattachées à un cycle épidémiologique particulier. Les bactéries du sérogroupes Australis, Grippotyphosa et Icterohaemorrhagiae sont souvent transmises de façon indirecte par des hôtes réservoirs issus de la faune sauvage, alors que les bactéries du sérogroupe Sejroe sont essentiellement transmises par le réservoir bovin lui-même. De ces distinctions épidémiologiques découlent des mesures de lutte sanitaires dans le premier cas, et médicales dans le second. L’évaluation des bénéfices révèle que la vaccination contre l’infection par la bactérie Sejroe est, de loin, la plus rentable. Elle souligne la nécessité de rendre disponibles des vaccins multivalents pour fournir une protection adéquate des cheptels bovins en France.
Abstract
Bovine leptospirosis is under-diagnosed due to the fact that clinical signs are often poorly defined and nonspecific. A previous analysis evaluated the economic impact of the disease. It raised questions about the measures used to fight the disease: their pertinence with reference to the epidemiological characteristics of the disease, and the comparison of their cost and advantages. This disease is caused by different groups of bacteria linked to a particular epidemiological cycle. The bacteria from the serogroups, Australis, Grippotyphosa and Icterohaemorrhagiae, are often indirectly transmitted by host reservoirs found in the wildlife population. While bacteria from the serogroup, Sejroe, are mainly transmitted by the bovine reservoir. By using the epidemiological differences between bacteria diverse methods can be developed to fi ght the disease. This is achieved, fi rstly, by preventing wildlife transmission through health measures and secondly, by preventing cattle transmission through therapeutic measures. A study of the benefi ts shows that vaccination against infection by the Sejroe bacterium is by far the most cost-effective. It also underlines the necessity to make available multivalent vaccines in order to protect French cattle herds.
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