Les anthelminthiques disponibles en médecine vétérinaire

Résumé

Plusieurs familles d’anthelminthiques sont disponibles en France pour lutter contre les nématodoses des animaux : lactones macrocycliques, benzimidazoles et probenzimidazoles, imidazothiazoles, tétrahydropyri-midines et très récemment un cyclo-octadepsipeptide et un acétonitrile. Le traitement de la grande douve fait appel à plusieurs groupes : phénols oxygénés, salicylanilides, benzoyl-sulfamides et benzimidazoles : ils se distinguent par l’étendue de leur activité sur les larves en migration et/ou sur les adultes. Les cestodes sont atteints par une pyrazoquinoléine mais aussi par des benzimidazoles. Les molécules d’une même famille chimique partagent les mêmes cibles d’action, mais diffèrent par leurs caractéristiques pharmacocinétiques et leurs spectres d’activité qui sont plus ou moins larges et modulables avec la posologie administrée. Depuis la mise sur le marché des benzimidazoles dans les années soixante-dix, les avermectines et milbémycines ont apporté, dans les deux décennies suivantes, des perspectives thérapeutiques nouvelles en termes de galéniques, spectres d’activité et durées d’action. A l’administration par voie buccale en dose unique ou grâce à des dispositifs intra-réticulaires destinés aux ruminants, se substituent de plus en plus des formulations pour application cutanée. Elles permettent de traiter facilement des sujets dont la contention peut être difficile ou dangereuse. Compte tenu de la rareté des nouveautés thérapeutiques, il est souhaitable de valoriser au mieux l’existant et d’alterner les traitements en fonction des risques parasitaires pour limiter les problèmes de résistance ou d’écotoxicité. Prolonger la vie des médicaments actuellement disponibles est essentiel. Ceci exige d’acquérir des connaissances dans les programmes intégrés de lutte stratégique et dans le développement de meilleures méthodes de détection des populations animales résistantes.