Les maladies partagées par la faune sauvage, les animaux domestiques et l’Homme
Auteurs
Résumé
Les ministères chargés de l’agriculture et de la santé, et le monde cynégétique sont de plus en plus préoccupés par le risque sanitaire que peut représenter la faune sauvage pour les animaux d’élevage et l’homme. En effet, la présence de réservoirs sauvages d’agents pathogènes transmissibles peut, dans certains cas, constituer un réel danger. C’est le cas pour la tuberculose, la brucellose porcine, la peste porcine classique, la maladie d’Aujeszky, l’influenza aviaire. Le risque est aggravé par l’explosion démographique de certaines espèces sauvages. En France, l’épidémiosurveillance des maladies de la faune sauvage est assurée par un réseau national généraliste nommé « SAGIR », dont l’objectif est de diagnostiquer les causes de mortalité des animaux sauvages, et par la mise en œuvre de plans de surveillance ciblés sur certaines espèces et sur des maladies à impact économique ou zoonotique majeur. Une fois les problèmes identifiés, leur gestion dans la faune sauvage est particulièrement complexe. En effet, l’éradication d’une maladie installée dans une population d’animaux sauvages fait appel à des mesures de prophylaxie sanitaire ou médicale difficiles à mettre en oeuvre et la prévention des contaminations par compartimentation n’est pas aisée. La situation de la faune française contemporaine, dans sa composition comme dans son statut sanitaire, s’explique en partie par son histoire, en partie par la cohabitation avec la faune domestique. Quelques exemples illustrent les cas de figure les plus marquants et les tendances évolutives possibles. Les déplacements de faune liés aux diverses activités humaines ont également pu se traduire par des modifications dans certains cycles épidémiologiques. Malgré les risques sanitaires, ces déplacements se poursuivent.