Partenariat MSD : Sélection de colibacilles multirésistants aux antibiotiques dans les élevages bovins ayant recours à la paromomycine
Auteurs
Résumé
La cryptosporidiose, causée par Cryptosporidium parvum, est une maladie grave qui touche les jeunes veaux et qui entraîne des diarrhées, une perte de poids et parfois une mortalité (7). En France, l’halofuginone et la paromomycine sont utilisées par voie orale pour contrôler la maladie. L’halofuginone appartient au groupe des dérivés de la quinazolinone et est un agent antiprotozoaire spécifiquement conçu pour la prévention et le traitement de la diarrhée associée à la cryptosporidiose. D’autre part, la paromomycine est un antibiotique de la famille des aminosides utilisé pour traiter la diarrhée. La paromomycine est une 2-désoxystreptamine 4,5-disubstituée, structurellement similaire à la néomycine et à la kanamycine (1). L’administration orale de paromomycine aux veaux, comme tout traitement antibiotique, peut logiquement entraîner la sélection d’une résistance aux aminosides et à d’autres agents antimicrobiens chez les bactéries présentes dans le tractus gastro-intestinal (le microbiote intestinal). Dans une étude menée sur des élevages de dindes (12 traités et 12 témoins), en effet, la supplémentation orale par de la paromomycine (à raison de 100 ppm pendant 120 jours) a été associée notamment à des fréquences plus élevées d’antibiorésistance vis-à-vis de la paromomycine, de la néomycine et de la kanamycine chez les colibacilles isolés des animaux traités, jusqu’à un mois après la fin du traitement (5). Or, le recours à des antibiotiques en élevages bovins allaitants est un moteur majeur de sélection de la résistance aux antibiotiques chez les veaux (2). De plus, au moins en élevage laitier, les veaux sont considérés comme le réservoir de la résistance aux antibiotiques (6), et l’association résistome/virulome (facteurs de virulence et résistance aux antibiotiques) a été soulignée au moins pour des E. coli isolés de veaux laitiers (3). L’objectif de cette étude était donc de comparer là aussi la sensibilité in vitro aux antimicrobiens des bactéries isolées des selles de jeunes veaux exposés ou non à la paromomycine, ainsi que des veaux traités ou non à la paromomycine.
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