Physiopathologie et conséquences de la douleur chez les bovins

Résumé

La réalité et l’impact de la douleur ne sont plus contestables aujourd’hui dans l’espèce bovine. Les voies physiologiques qu’empruntent les circuits nociceptifs, les médiateurs impliqués, les récepteurs sur lesquels ils agissent et les moyens pharmacologiques de contrôle sont communs à tous les vertébrés. Le phénomène d’hyperalgésie, par lequel une stimulation nociceptive intense provoque une sensation douloureuse exacerbée et prolongée dans le temps, est bien décrit chez les bovins. Les modifications comportementales exprimées par ces animaux sont frustes, mais elles sont maintenant bien connues. Mieux, les répercussions zootechniques et économiques d’une absence de prise en charge de la douleur sont désormais évaluées. Tous ces faisceaux d’arguments convergent pour affirmer l’intérêt d’une meilleure gestion de la douleur chez les bovins, en tenant compte les réalités pratiques, économiques et réglementaires au sein desquelles les praticiens évoluent.

Abstract

Pain relief is required to overcome the harmful physiological effects of postoperative pain or traumatism. Local anaesthetic agents, opioid analgesic agents, alpha2-adrenoreceptors agonists and non-steroidal anti inflammatory drugs (NSAIDs) are common drugs used to control pain in bovine species. Analgesic effects and practical issues (cost, withdrawal times, indications, and homologations) were investigated according to their own mechanisms of pain control and potent side effects. Homologated drugs are preferred to non-homologated drugs, in agreement with specific conventions and limitations. Finally, a strategy for providing optimal analgesia consists in using various drugs (multimodal analgesia) acting on different levels of pain control.