Réduire le parasitisme des équins grâce au pâturage mixte avec des bovins : retours terrain et essai expérimental
Auteurs
Résumé
La gestion des strongyloses équines repose classiquement sur des traitements chimiques systématiques mais la sélection d’isolats résistants conduit à rechercher des méthodes de lutte alternatives. Le pâturage mixte entre différentes espèces d’herbivores est supposé réduire l’infestation des animaux par un effet de dilution, mais les références manquent dans le cas de l’association des équins avec les ruminants. Nous avons évalué l’impact de cette stratégie selon deux modalités. Premièrement, nous avons analysé les pratiques de gestion du parasitisme dans 44 élevages de chevaux de selle (spécialisés et mixtes avec des bovins allaitants) de Normandie et du Massif-Central. Dans ce cas, les chevaux étaient vermifugés de façon systématique sur une base calendaire et peu d’éleveurs mixtes (8 sur 23) étaient conscients des bénéfices possibles du pâturage mixte pour la gestion du parasitisme équin. Néanmoins, les niveaux d’excrétion d’œufs de strongles mesurés chez des jeunes chevaux conduits en pâturage mixte avec des bovins étaient significativement plus faibles que ceux des systèmes spécialisés. Deuxièmement, nous avons réalisé un suivi longitudinal sur trois années de jeunes chevaux pâturant seuls ou avec des bovins en conditions de pâturage contrôlées. Ce suivi n’a pas mis en évidence de différence entre les niveaux d’excrétion des chevaux des deux lots. L’analyse du comportement alimentaire des deux espèces a montré que les bovins n’étaient pas contraints de s’alimenter à proximité des crottins limitant ainsi l’effet de dilution. Cette stratégie semble donc bénéfique pour réduire le recours aux anthelminthiques, mais nécessite de réfléchir conjointement au mode de conduite du pâturage pour favoriser l’expression de la complémentarité des choix alimentaires des espèces.
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JNGTV 2018 Page 33
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