Transfert de l’immunité colostrale vis-à-vis des principaux agents pathogènes respiratoires bovins
Auteurs
Résumé
Dans le contexte actuel de la production bovine, les maladies respiratoires (BPI = Bronchopneumonies Infectieuses) qui touchent les troupeaux français représentent un impact économique pouvant représenter de 15 à 25% du revenu d’exploitation [1]. En effet une épidémie de bronchopneumonie entraine inévitablement de la morbidité et, parmi les malades, des non valeurs économiques et souvent de la mortalité. Parmi les agents pathogènes mis en évidence dans ces infections, sont isolés très souvent le virus respiratoire syncytial seul (VRS ou RSV) ou en association avec des bactéries parmi lesquelles Mannheimia haemolytica tient une place importante [32] [36]. L’arsenal médical du vétérinaire, qu’il soit curatif ou préventif , doit toujours être intégré dans une solution globale prenant en compte les facteurs d’élevage qui vont favoriser ou au contraire s’opposer au contrôle efficace des maladies respiratoires. Des progrès techniques ou/et technologiques ont apporté à l’élevage bovin français des solutions optimisées pour lutter contre les BPI. L’amélioration des outils de diagnostic permet d’appréhender plus rapidement leur étiologie et de mettre en place un contrôle plus adapté. En particulier, la vaccination a permis de limiter l’impact économique d’un épisode respiratoire en élevage. Cependant, aucune solution vaccinale existante ne permet une protection dès la naissance des animaux. La protection colostrale est largement admise comme essentielle dans la gestion des diarrhées néonatales. Concernant les maladies respiratoires, cette protection passive par le colostrum ne fait pas l’objet d’un consensus. Cet article vise donc, considérant la bibliographie et des résultats d’essais, à discuter l’apport protecteur du colostrum issu de mères vaccinées contre les principaux agents des maladies respiratoires, c’est-à-dire l’apport d’une protection significative à un veau, dans ses toutes premières semaines de vie, avant que celui-ci ne soit correctement protégé par la vaccination « active ». Après un rapide rappel sur l’immunité mise en place chez l’animal face aux deux agents les plus présents en élevage et souvent les plus pathogènes (virus respiratoire syncytial et Mannheimia haemolytica), cet article synthétise les résultats d’essais en médecine humaine et vétérinaire sur le Virus Respiratoire Syncytial. Dans une dernière partie, sont présentées de nouvelles données concernant Mannheimia haemolytica.
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