Transition des vaches laitières : de nouveaux outils pour mesurer le déficit énergétique, avant et après vêlage
Auteurs
Résumé
Le peripartum constitue une étape clef du cycle physiologique d’une vache laitière, caractérisée par des modifications importantes des besoins et une adaptation nécessairement très fine du métabolisme énergétique. Les perturbations pathologiques de ce métabolisme sont fréquentes à cette période, cellesci provoquent des pertes économiques directes et aussi indirectes en favorisant d’autres troubles, comme l’infertilité par exemple. Il est donc important de les diagnostiquer précocement pour agir au plus vite. C’est dans ce contexte que de nouveaux indicateurs trouvent tout leur intérêt. Les Acides Gras Non Estérifiés (AGNE) sanguins permettent de mettre en évidence une lipomobilisation excessive avant même que la vache ait vêlé. Jusqu’alors, ce dosage présentait l’inconvénient majeur de devoir être réalisé en laboratoire spécialisé, mais un nouvel appareil portable permet de s’affranchir de cela : le lecteur DVM NEFA. Au cours d’une première étude, nous avons voulu vérifier la fiabilité de ce lecteur, et étudier la capacité prédictive de ce dosage en prepartum en termes de détection de « future cétose ». Pour cela, 96 vaches laitières de la Bresse ont été prélevées avant et après vêlage durant l’hiver 2012-2013 (Montbéliardes + Prim’Holstein), afin de réaliser des dosages sanguins d’AGNE avec cet appareil et aussi en laboratoire de référence, associés à des dosages sanguins de béta-hydroxybutyrate (BHB) pour diagnostiquer les vaches en cétose après vêlage (i.e. BHB>1,2 mmol/L). Nos résultats montrent que les concentrations en AGNE dosées par le lecteur DVM NEFA sont très bien corrélées à celles fournies par le laboratoire (r=0,96), même si le lecteur surestime légèrement les valeurs de concentration en AGNE, RÉSUMÉ 881 cette surestimation est linéaire. D’autre part, la concentration en AGNE dans les 14 jours prepartum permet de prédire qu’une vache va développer ou non une cétose après vêlage : ainsi, dans notre étude, une vache ayant présenté une concentration en AGNEprepartum > 0.29 mmol/L avait 9,6 fois plus de risque de développer une cétose (clinique ou subclinique) après vêlage. La sensibilité associée à ce seuil de 0,29 mmol/L est de 77,3 % et la spécificité de 73,9 %. Dans une seconde étude, nous avons voulu mettre au point un diagnostic de cétose à partir de l’analyse individuelle du lait des vaches en Moyen InfraRouge (MIR). Pour cela, nous avons prélevé le sang et le lait de 418 vaches laitières (Montbéliardes +Prim’Holstein) en début de lactation, durant l’été 2013. Les dosages de BHB sanguins réalisés nous ont permis de classer les animaux en fonction de leur statut cétosique. Comme dans les études précédentes, les résultats montrent une corrélation relativement modeste entre la teneur en BHB du lait mesurée en MIR et la teneur en BHB sanguin mesuré avec le lecteur Optium Freestyle (r = 0,51). C’est pourquoi nous avons développé un nouveau modèle de prédiction de l’état cétosique de la vache, que nous avons appelé Indicateur de Déficit Energétique et de Cétose (IDE©), qui s’affranchit de la recherche du BHB dans le lait. En procédant ainsi, on obtient une corrélation individuelle très améliorée (r = 0,74). Des nouveaux prélèvements sont en cours pour valider cette équation et pour optimiser encore les performances du modèle.
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