Perfusion du veau avec entérite néonatale.
Auteurs
Résumé
Les entérites néonatales (EN) sont des affections courantes en pratique vétérinaire bovine laitière et allaitante : malgré les progrès réalisés dans la prévention (vaccination, conduite d'élevage…), leur prévalence reste forte. En pratique, la thérapeutique des EN est basée sur 3 composantes complémentaires : lutte contre les agents infectieux, thérapeutique par voie orale (liquidienne et énergétique avec éventuellement visée réadaptative à la prise lactée) et fluidothérapie par voie veineuse (correction de l'équilibre hydro-électrolytique et acido-basique avec apport énergétique). Le traitement de première intention des EN reste un vrai challenge pour le jeune praticien, car (i) il est de plus en plus confronté à des éleveurs expérimentés, qui sont de plus en plus nombreux à traiter les diarrhées sur le plan étiologique ou par fluidothérapie orale et veineuse, (ii) il traite par conséquent de moins en moins fréquemment les diarrhées en première intention, d’où une prise de recul difficile (iii) il peut être amené à conseiller l’éleveur sur le traitement de première intention, par exemple dans le cadre du protocole de soins, en fonction des compétences et limites propres à chaque éleveur. De plus, la gestion des EN est confrontée à de nouveaux enjeux : par exemple, le prix de la génisse laitière devrait renforcer la demande de soins pour les animaux laitiers destinés à l’élevage, l’agrandissement des exploitations et l’évolution du contexte d’élevage renforcent la demande d’efficacité (rétablissement rapide des animaux)… L’objectif est de décrire la physiopathologie des EN afin de comprendre l’utilité des commémoratifs et de la clinique dans l’appréciation des troubles hydro-électrolytiques et acido-basiques du veau avec entérite et de définir une fluidothérapie veineuse la plus adaptée. En première intention, l'anamnèse et l'examen clinique complet orientent le clinicien sur la nature des troubles sanguins du veau. Les trois composantes pathologiques des diarrhées sont la déshydratation, l’acidose et les troubles électrolytiques. L'estimation de la déshydratation est permise par l’énophtalmie et la persistance du pli de peau. L’acidose peut être évaluée via le réflexe de succion, le réflexe à la menace, le réflexe panniculaire, la capacité à se tenir debout et la température de la cavité buccale et des extrémités. L’estimation de l’acidose en présence de déshydratation est plus difficile, en raison des signes cliniques communs aux deux entités. L’hyperkaliémie est difficile à évaluer cliniquement. La correction des troubles hydro-électrolytiques et acido-basiques nécessite la perfusion de solutés simples ou de spécialités, contenant des bicarbonates (ou équivalents), du chlorure de sodium et du glucose (ou précurseurs). Le chlorure de sodium et le bicarbonate de sodium hypertoniques doivent être utilisés pour des indications précises.
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