Gestion du cheval obèse

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Résumé
Dans le suivi de la santé d’un équidé, l’évaluation régulière de la Note d’Etat Corporelle est importante et devrait être pratiquée régulièrement par le vétérinaire à cause d’une sous-estimation du surpoids par les propriétaires et de la difficulté à équilibrer l’alimentation surtout chez l’animal peu actif et pâturant une herbe (trop) riche. La prévalence de l’obésité du cheval de loisirs est en augmentation en Europe, surtout parmi certaines races prédisposées, et plus encore chez les animaux rustiques, les poneys et les ânes. La gestion du cheval obèse s’applique potentiellement à tout équidé dont la NEC > 7/9, mais concerne plus particulièrement certains équidés prédisposés au diabète de type 2 équin, le Syndrome métabolique Equin (SME). Malgré l’absence à ce stade de caractérisation génétique de cette maladie, certaines races sont plus concernées ( …..) et les individus atteints par ce syndrome développent progressivement dès l’âge adulte un phénotype « SME » caractérisé par : de l’embonpoint régional ou généralisé avec prédominance du chignon, de graisses au niveau du fourreau ou des mamelles, au niveau de l’arrière main (base de la queue), ainsi qu’au niveau des salières., La complication la plus grave du SME est une prédisposition à la fourbure chronique récidivante endocrinopathique saisonnière plus marquée durant la pousse d’herbe. Le diagnostic de confirmation d’un SME passe par une mesure, au calme, de l’insulinémie basale, et si besoin des tests dynamiques de tolérance au glucose (oral ou IV) indiquant une insulinoresistance (hyperinsulinémie et hyperglycémie dynamiques). Les chevaux souffrant de DPIH (Cushing Equin) et présentant possiblement un embonpoint et une fourbure devraient également être testés car cette maladie hypophysaire dégénérative est également associée à une dysrégulation de l’insuline à l’origine de la fourbure équine endocrine. Notre présentation s’attache tout d’abord à décrire les moyens de détection de l’obésité pour prévenir et contenir précocement le surpoids voire l’obésité et sensibiliser les propriétaires. Après avoir détaillé le SME comme cause majeure d’obésité, les autres facteurs de surpoids et d’obésité sont discutés : apports alimentaires : gestion des pâtures et ingestion herbacée ; exercice ; mode de vie. Les conséquences de l’obésité équine sur la santé sont expliquées. En dehors de la fourbure endocrinienne, sont détaillés : les risques digestifs (lipomes ; coliques), respiratoires (effort augmenté, surtout chez le cheval asthmatique), problèmes de thermorégulation, risques métaboliques autres tels que l’hyperlipémie en cas de catabolisme énergétique ou d’anorexie prolongée. Une gestion rigoureuse et adaptée est essentielle pour prévenir et traiter cette affection, et agir efficacement est souvent difficile du fait d’une tendance des propriétaires à spontanément sous-estimer le surpoids, et d’une gestion souvent complexe des pâtures et de la pousse d’herbe au quotidien. La prise en charge de l’équidé obèse ou en surpoids excessif est détaillée ; suivi régulier de la NEC et de la perte de poids par plusieurs outils illustratifs objectifs ; l’alimentation et le rationnement : pâturage, ingestion des fourrages & des concentrés, ainsi que l’apport des compléments ; mise en place d’un mode de vie plus propice à la mise en mouvement ; gestion de l’exercice comme outil de remédiation ; apport des médicaments régulant le métabolisme énergétique et l’insulinémie. La perte de poids reste un défi et quelques exemples seront discutés.
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