Effet mâle et facteurs sociaux dans la maîtrise du cycle sexuel des petits ruminants : l’activité sexuelle saisonnière des mâles est-elle une maladie contagieuse ?
Auteurs
Résumé
L’effet mâle qui permet de synchroniser les ovulations et les fécondations, est connu depuis le 19ème siècle et peut-être pratiqué depuis des millénaires par les éleveurs. L’effet mâle « à court terme » (48h) est simple, peu onéreux, exempt d’hormones exogènes et efficace pour atteindre une fertilité élevée (≥70%) au printemps. Pour être efficaces, les mâles doivent être sexuellement hyperactifs. Prétraiter ceux-ci avec deux mois de lumière supplémentaire au cours de l’hiver précédant leur utilisation permet d’induire une courte « saison sexuelle » pendant les 45 à 90 jours suivant la fin de la lumière artificielle, tandis que les mâles témoins sont hypoactifs. Les femelles mises en contact avec ces mâles hyperactifs voient leur fertilité augmenter de manière très significative par rapport aux femelles en contact avec des mâles témoins non traités. La mise en évidence d’un effet mâle « à long terme » (2-3 semaines) chez la chèvre puis chez la brebis, a permis de reconsidérer les rôles respectifs de la photopériode et des relations socio-sexuelles dans le saisonnement de la reproduction. Le maintien parmi les femelles, pendant deux années consécutives, de mâles rendus sexuellement hyperactifs par un traitement lumineux permet une activité cyclique continue des chèvres et des brebis pendant deux saisons consécutives. Ces mâles hyperactifs agissent également sur d’autres mâles et « transmettent » leur hyperactivité sexuelle à d’autres mâles. Ces mâles induits, à leur tour, sont capables de provoquer un effet mâle à court terme chez les femelles, suggérant une certaine « contagiosité » de l’activité sexuelle saisonnière. Ces résultats permettent de reconsidérer la place respective de la photopériode et des relations socio-sexuelles dans l’induction et le contrôle de l’activité sexuelle saisonnière des petits ruminants. Ils permettent également de mieux prendre en compte, à la ferme, l’importance de l’activité sexuelle du mâle dans la réussite de l’effet mâle.
D'autres articles
JNGTV 2010 Page 63
Toutes espèces · Aucun thème