Fièvre catarrhale ovine chez les caprins : données cliniques préliminaires
Auteurs
Résumé
La fièvre catarrhale ovine (FCO) a émergé brutalement en Europe continentale fi n 2006. En 2007 et 2008, l’épizootie due au virus BTV-8 a touché une majeure partie du territoire français tandis le sérotype 1 était responsable dès fi n 2007 des premiers foyers dans le sud-ouest. Cet article synthétise les observations cliniques recueillies dans les troupeaux caprins par les vétérinaires, les techniciens et les éleveurs au cours de l’épizootie 2007-2008 en France et dans quelques pays voisins. Ces informations sont convergentes et indiquent une moindre sensibilité de la chèvre en comparaison des ovins et des bovins, au moins pour le BTV-8 : faible nombre de foyers, faible nombre d’animaux atteints par foyer, gravité modérée et rareté des complications. Les signes cliniques décrits impliquent principalement l’hyperthermie et son cortège de signes associés (abattement, anorexie, chute de production de lait) ainsi qu’une atteinte de la face et des muqueuses buccales. Dans un certain nombre de cas, les infections chroniques associées (parasitisme, paratuberculose..) ont pu aggraver les signes cliniques et les conséquences de l’infection virale. Les données expérimentales, notamment avec le BTV-8, confi rment la diff érence de sensibilité entre caprins et ovins tout en permettant de retrouver les principaux signes cliniques évoqués ci-dessus et confi rment aussi la très bonne réceptivité de la chèvre à de nombreux sérotypes de la FCO (virémies pratiquement comparables aux ovins). Les données obtenues pour le BTV-1, plus éparses, sembleraient indiquer un tableau clinique un peu diff érent. La survenue éventuelle d’autres sérotypes doit conduire à réévaluer la question de la sensibilité de la chèvre laitière à la FCO.
Abstract
Bluetongue emerged suddenly in continental Europe at the end of 2006. In 2007-2008, the epizootic due to BTV-8 affected a major portion of the French territory. Meanwhile, BTV-1 was responsible for the first case in the South West of France by the end of 2007. This article will summarize the clinical observations collected in goat herds by veterinarians, technical staff and breeders during the 2007-2008 epizootic in France and some neighboring countries. These data indicate a lower sensitivity in the goat compared to sheep and cows, at least for the BTV-8: the number of cases was lower, as well as the number of animals infected in each affected breeding unit, the clinical signs were moderate and complications rare. The described clinical signs principally involved hyperthermia and symptoms classically associated with it (exhaustion, anorexia, decreased milk production), including lesions on the face and oral mucosa. In some cases, associated chronic infection (parasitism, paratuberculosis) sometimes worsen the consequences of the clinical expression and the viral infection. Experimental data, in particular for BTV-8, confirm the difference in sensitivity between goats and sheep, but the main clinical signs are the same in the two species. The data also confirm the high receptivity of the goat towards numerous Bluetongue virus serotypes (the viremia is similar to that observed in sheep). The data on BTV-1 are more limited, and seem to indicate a rather different clinical expression in the goat. The possible occurrence of other BTV serotypes should lead to reevaluate the question of dairy goat sensitivity to Bluetongue.
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JNGTV 2013 Page 623
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