Grande douve, paramphistome : place du plan expertise grande douve dans la maîtrise des trématodoses en zones humides. Cysticercose à Taenia saginata en Europe.
Auteurs
Résumé
Les manifestations cliniques de la fasciolose bovine sont exceptionnelles alors que les conséquences de la forme chronique sont importantes et souvent méconnues par les éleveurs malgré la baisse de croissance et de production laitière ainsi que de la fertilité. La perte économique moyenne peut s’élever à 299 euros par vache laitière. Par ailleurs, il a été clairement démontré que, lors d’infection bactérienne concomitante, F. hepatica induisait une suppression de l’immunité antibactérienne. En revanche, les paramphistomes sont beaucoup moins pathogènes, mais les rares cas d’infestations aiguës sont d’autant plus sévères qu’ils sont difficiles à identifier puisque l’on ne dispose pas de test sérologique de dépistage contrairement à la fasciolose. Pendant de nombreuses années, le diagnostic de la fasciolose a reposé sur la coproscopie, elle est d’une spécificité absolue mais sa sensibilité peut être améliorée malgré la faible prolificité de la grande douve et donc des très petits nombres d’oeufs éliminés par les individus infestés. Plusieurs tests sérologiques sont disponibles mais c’est l’ELISA-anticorps qui est le plus employé étant sensible, spécifique et peu onéreux. Il ne permet pas cependant de distinguer les animaux porteurs de parasites de ceux qui ont été traités quelques semaines ou quelques mois auparavant. Certains tests sont applicables aux laits de mélanges ce qui permet un dépistage de troupeau mais avec une très faible sensibilité. Le diagnostic des paramphistomes est facile par coproscopie lors des formes chroniques et le nombre d’oeufs présents dans les matières fécales est toujours très élevé même en l’absence de manifestations cliniques. Les résultats d’opg importants font parfois attribuer faussement une pathogénicité élevée à ces parasites adultes alors que leur action pathogène n’est véritablement attestée qu’à l’état larvaire mais elle n’est confirmée que par un diagnostic nécropsique. La réussite du contrôle de la fasciolose et de la paramphistomose est conditionnée par une évaluation objective des risques parasitaires dans chaque parcelle des exploitations. Un plan d’Expertise Grande Douve (PEGD) a été établi et utilisé avec succès sur le terrain. L’objectif de cette mise au point est de montrer qu’il est extrapolable aux paramphistomes afin de rationaliser la lutte contre ces deux trématodes de zones humides. L’identification des gîtes potentiels associée à la clôture des zones dangereuses et à des traitements ciblés sur les lots à risque en garantissent le succès.
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