Impact d’un matelas de logette à eau refroidie en été sur les paramètres physiologiques, le comportement et les boiteries des vaches laitières
Auteurs
Résumé
Même sous nos latitudes, les vaches sont de plus en plus exposées au risque de stress thermique en été, entrainant des pertes de performances zootechniques et pouvant compromettre leur santé et leur bien-être. Plusieurs mesures existent pour limiter ce stress mais ne sont pas toujours suffisantes et peuvent être coûteuses en eau et en énergie. Une étude d’intervention randomisée a été mise en place en Bretagne au cours de l’été 2021 pour évaluer les effets d’un nouveau matelas de logette sur les paramètres physiologiques, le comportement et la locomotion des animaux. Ce matelas comprend une poche d’eau qui peut être refroidie en été pour à la fois améliorer le confort thermique des bovins et récupérer les calories produites. 224 vaches ont été réparties aléatoirement dans deux lots différents, avec des logettes équipées soit d’un matelas standard, soit du matelas à eau refroidie (LOUISIANE® vs AQUACLIM® respectivement ; Bioret-Agri, France). Différents paramètres ont été suivis : l’Indice de Température-Humidité (THI), le comportement des vaches, la rumination, l’ingestion et les scores de locomotion. Les vaches étaient parées au début et à la fin de l’étude. Entre le 14/06 et le 30/09, 17 jours ont été légèrement chauds (68 ≤ THI < 72) et 8 jours modérément chauds (72 ≤ THI < 79). Quel que soit le THI moyen journalier, les vaches sur matelas à eau refroidie ont passé significativement plus de temps couchées (+ 1h47 min/j), à l’auge (+ 46 min/j), et moins de temps à l’abreuvoir (- 6 min/j). Elles passaient moins de temps debout, aussi bien dans les aires d’exercice (- 63 min/j) que dans les logettes (- 67 min/j). L’incidence des boiteries ne diffèrerait par contre pas entre les groupes (p=0,83), mais celles-ci étaient essentiellement dues à la dermatite digitale. L’utilisation de matelas de logette à eau refroidiesemble une stratégie prometteuse pour atténuer les effets du stress thermique, au moins en améliorant le confort des vaches. D’autres études seraient nécessaires pour évaluer précisément leur impact sur les boiteries, en particulier celles dues à des lésions de la sole.
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