La teigne ovine : une adversaire méconnue mais tenace
Auteurs
Résumé
La teigne est une mycose cutanée, infectieuse et contagieuse, due au développement de champignons parasites obligatoires, appelés dermatophytes, dans les structures kératinisées. En médecine ovine, son importance relève de ses conséquences économiques et de son potentiel zoonotique. Au sein d’un cheptel, la teigne évolue classiquement sous une forme enzootique, bien que des flambées épizootiques soient décrites lors de conjonction de facteurs de risque, que sont par exemple le jeune âge, l’existence de comorbidités chez les animaux, la densité animale, l’humidité et l’obscurité au sein des bâtiments d’élevage. La teigne ovine se transmet par contact entre les animaux ou à partir d’un environnement contaminé. L’existence d’animaux infectés asymptomatiques et porteurs mécaniques favorise la transmission. Les lésions de teigne ovine sont souvent présentes sur la tête, parfois les membres ou les zones enlainées. Elles forment des zones alopéciques, squameuses ou croûteuses, non prurigineuses, parfois coalescentes, sans altération de l’état général. Un examen direct des poils infectés, ou éventuellement, une culture mycologique en laboratoire, permettent de confirmer la suspicion clinique du praticien et de caractériser l’infection, le plus souvent due au dermatophyte Trichophyton verrucosum. Face à des options thérapeutiques peu nombreuses, et dont l’efficacité ne fait pas consensus, il semble préférable d’adopter une approche plus globale reposant sur une maîtrise des facteurs de risque, une décontamination de l’environnement, et éventuellement une prophylaxie médicale à l’aide d’un vaccin contre la teigne bovine.
Abstract
In sheep medicine, its importance lies in its economic consequences and zoonotic potential. Within a flock, ringworm typically evolves in an enzootic form, although epizootic outbreaks have been described when a combination of risk factors are present, such as young age, the existence of co-morbidities in the animals, animal density, humidity and darkness in the farm buildings. Ovine ringworm is transmitted by contact between animals or from a contaminated environment. The existence of asymptomatic infected animals that are mechanical carriers favours transmission. Ovine ringworm lesions are often found on the head, sometimes on the limbs or in enveloped areas. They form alopecic, scaly or crusted, non-pruritic areas, sometimes coalescing, with no change in general condition. Direct examination of infected hairs, or possibly a mycological culture in the laboratory, can confirm the practitioner's clinical suspicion and characterize the infection, most often due to the dermatophyte Trichophyton verrucosum. With few therapeutic options available, and no consensus on their efficacy, it seems preferable to adopt a more global approach based on controlling risk factors, decontaminating the environment, and possibly medical prophylaxis with a bovine ringworm vaccine.
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JNGTV 2018 Page 671
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