Prise en charge terrain d’une fracture de la symphyse mandibulaire chez une vache charolaise : intérêts et limites

Auteurs
Résumé
Les fractures mandibulaires chez les bovins adultes sont généralement d’origine accidentelle. Parmi les premiers signes cliniques observés figurent une anorexie soudaine, une dysphagie, et un ptyalisme abondant. Un examen clinique approfondi, incluant un examen général, un examen neurologique et un examen rapproché de la cavité buccale au pas d’âne, est indiqué afin de caractériser les lésions et d’évaluer les répercussions systémiques liées à l’anorexie et au ptyalisme. Des examens complémentaires tels qu’un bilan sanguin et un examen radiographique, incluant une incidence intra-orale en vue ventro-dorsale, sont recommandés. La radiographie permet notamment d’exclure de potentiels traits de fracture non soupçonnés à l’examen clinique, et est donc décisive pour la suite du traitement. D’une part, l’animal est pris en charge médicalement pour limiter le risque d’acidose métabolique, gérer la douleur, corriger les troubles hydro-électrolytiques et limiter le risque d’infection lors de fracture ouverte. D’autre part, la prise en charge chirurgicale vise à obtenir une réduction et une stabilisation durables de la fracture pour une reprise rapide de l’alimentation. Selon la localisation et le type de fracture (ouverte ou fermée, déplacée ou non), la réparation chirurgicale la plus adaptée peut aller d’un simple cerclage à une fixation plus complexe nécessitant du matériel orthopédique spécialisé, impliquant des coûts variables pour l’éleveur. Cet article présente la prise en charge terrain d’une fracture de la symphyse mandibulaire chez une vache charolaise gestante, traitée par cerclage, une méthode à la fois accessible sur le plan technique et financier. Plusieurs méthodes ont été décrites, principalement chez les Equidés. La méthode choisie ici est à la fois facile et efficace car elle nécessite peu de matériel, et limite la manipulation du fil donc le risque de cassure. Pour réaliser ce travail, la patiente a été légèrement sédatée puis anesthésiée localement grâce à l’injection sous-cutanée de procaïne en regard du foramen mentonnier. Quelques jours après l’intervention, la vache a pu retrouver un appétit et une activité ruminale satisfaisants. Des radiographies de contrôle ont permis de s’assurer de l’absence de complications, telles que l’apparition d’ostéomyélite ou de séquestres osseux. Le cerclage a été retiré avec succès après 10 semaines, soit environ 3 semaines après son vêlage.
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