Situation de la résistance aux anthelminthiques chez les helminthes parasites des équidés.
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Résumé
Le phénomène de chimiorésistance est désormais décrit régulièrement chez les helminthes infestant les Equidés. Il intéresse d’abord les cyathostomes où il est devenu banal vis-à-vis des benzimidazoles. Il est également décrit dans certaines zones géographiques, notamment aux USA, vis-à-vis du pyrantel. Il intéresse depuis peu les avermectines/milbémycines, notamment au Royaume uni chez des effectifs d’ânes. A côté des petits strongles, le phénomène touche aussi les ascarides, Parascaris equorum, dans ce cas vis-à-vis des avermectines/milbémycines mais reste très rare chez les grands strongles. Il est aujourd’hui primordial de suspecter puis diagnostiquer une éventuelle chimiorésistance au sein d’effectifs de chevaux. Un dépistage doit être envisagé en Europe, d’où l’intérêt du test FECRT (Fecal Egg Count Reduction Test) à mettre en place une fois par an dans tout effectif équin. Il faut ensuite ralentir la sélection des résistances, ce qui passe par la connaissance des facteurs de sélection. La résistance concerne les populations parasitaires, elle est dynamique et continue dans le temps. Les facteurs intervenants sont liés aux parasites (cycle évolutif, vitesse de renouvellement des générations, déterminisme génétique de la résistance), aux modes d’élevage (nombre d’animaux, gestion zootechnique facilitant ou non les infestations parasitaires) et aux traitements (molécules, pharmacocinétique, mécanismes de résistance par détoxication et ou mutations des récepteurs, fréquence des traitements, variations selon les types de chevaux). La vitesse d’apparition et les niveaux de résistance varieront en fonction de ces facteurs et de leur combinaison dans un élevage ou un centre équestre. La sélection est un processus continu qui aboutit à un accroissement progressif des niveaux de résistance, ce qui explique des variations entre antiparasitaires ayant un même mode d’action à son début, mais ensuite une inefficacité à tout un groupe. Il est possible de ralentir cette sélection par une gestion raisonnée de l’élevage et de la vermifugation (traitements non systématiques, augmentation des dépistages, alternance des principes actifs, préservation de populations réservoirs de sensibilité).
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