Tiques et maladies à tiques en Corse, milieu insulaire méditerranéen
Auteurs
Résumé
La Corse présente un contexte a priori favorable (grande diversité de biotopes, interactions multiples entre homme, animaux domestiques et faune sauvage) aux tiques et aux agents pathogènes qu’elles transmettent. Le cheptel bovin, élevé de façon très extensive (avec une faible utilisation de traitements acaricides), a été utilisé comme « modèle » pour dresser ce premier état des lieux des espèces de tiques présentes sur le territoire. Durant une année, près de 2 000 tiques ont été collectées dans les trois abattoirs bovins de l’île. Huit espèces ont été identifiées : Rhipicephalus (Rh.) bursa (56% des tiques prélevées), Hyalomma (Hy.) marginatum (21%), Hy. scupense (9%), Ixodes (I.) ricinus (6%), Haemaphysalis (Ha.) punctata (5%), Rh. sanguineus sensu lato (2%), Rh. (Boophilus) annulatus (0,7%) et Dermacentor (D.) marginatus (0,3%). Des collectes plus ponctuelles réalisées sur d’autres animaux domestiques et sauvages (1 200 tiques collectées) ont mis en évidence des préférences d’infestations. Une neuvième espèce Ha. sulcata, a été identifiée chez des mouflons Une « puce à PCR » en temps réel à haut débit a été utilisée pour rechercher simultanément 27 bactéries et 12 parasites. Parmi les 569 pools (1 523 tiques), les séquences génétiques de 11 agents pathogènes, dont sept sont zoonotiques, ont été détectées : Rickettsia aeschlimannii (dans 23% des pools analysés), Anaplasma phagocytophilum (16%), Rickettsia slovaca (5%), Anaplasma marginale (4%), Bartonella henselae (2%), Babesia bigemina (2%), Rickettsia helvetica (1%), Borrelia miyamotoi (1%), Borrelia afzelii (0,7%), Babesia ovis (0,5%) et Theileria equi (0,4%). Le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (CCHF), recherché individuellement, n’a pas été identifié mais une enquête sérologique a montré que 9,1% des ruminants domestiques testés (n = 3 890) étaient porteurs d’anticorps.