Les infections par le virus Bovine Viral Diarrhea (BVD) : du virus à la pathogenèse

Résumé

L’infection par le virus de la diarrhée virale bovine (BVD) est très fréquente en France ainsi que dans de nombreux autres pays, et concerne toutes les filières de production bovine. Son impact économique est majeur en élevage laitier et allaitant. Ainsi se justifient les plans de contrôle et de maîtrise développés à différentes échelles : élevages, régions, pays. Les mécanismes d’interaction du virus BVD avec son hôte et leur coévolution éclairent les fondements des actions de contrôle et de maîtrise. Les pestivirus et le virus BVD ont développé des stratégies originales de persistance dans les populations animales, en particulier avec le développement du phénomène de tolérance adaptative et innée et la possibilité d’infections croisées entre espèces d’artiodactyles. Malgré la petite taille de leur génome, ces virus ont une très forte capacité d’adaptation, en lien avec un taux élevé de mutations. La connaissance plus précise des forces de sélection éclairerait d’un jour nouveau les modalités de co-évolution avec leur hôte et fournirait potentiellement des cibles d’action.

Abstract

Infection by bovine viral diarrhoea (BVD) is very frequent in France as well as in numerous other countries, and affects all bovine production systems. Its economic impact is very important in milk and beef farms. This justifies the different control and management plans which have been developed for: farms, regions and countries. The understanding of the interaction mechanisms between the BVD virus with its host and their co-evolution sheds light on the basics involved in control and management. The pestivirus genus and the BVD virus have developed novel persistence strategies in animal populations, particularly with the development of an adaptive and natural phenomenon of tolerance and the possibility to have cross-infections between even-toed ungulate species. Despite having a small genome, these viruses have a strong adaptive capacity, due to high mutation levels. More precise knowledge of selection forces could one day shed light on new modalities of co-evolution with their host and would perhaps help identify potential targets of action.