Impact des interventions obstétricales et de la gestion de la douleur sur les performances de production et de reproduction chez la vache laitière
Session Reproduction JNGTV 2020
Contexte
Cette étude épidémiologique rétrospective de type cas-témoins, menée sur des cas cliniques de 2015 à 2018 issus de la base de données de la FEVEC, avait pour objectif de I) réaliser un état des lieux des pratiques analgésiques de vétérinaires praticiens ruraux lors d’interventions obstétricales; II) étudier les conséquences de ces affections sur les performances de production laitière (quantité et qualité), et de reproduction en comparaison à des vêlages eutociques ; et III) d’étudier les conséquences d’une analgésie lors de ces interventions sur ces mêmes paramètres. Nous avons étudié 91 vêlages eutociques (TEM) et 128 cas nécessitant l’intervention du vétérinaire (DOUL ; dont 32 césariennes (CESA) et 96 interventions par voie vaginale (OBS)) , et les pratiques des 21 vétérinaires (issus de 4 structures) ayant suivi ces cas. La moitié (51%) des 128 animaux du groupe DOUL ont eu une injection d’anti-inflammatoire. L’utilisation d’une anesthésie locale dépendait du type d’intervention (100% de traçantes pour CESA ; 89% d’épidurales pour les prolapsus utérins (PU) et moins d’1% des autres vaches DOUL ont eu une épidurale). Les interventions obstétricales et les pratiques analgésiques avaient un effet sur le devenir des vaches, et leurs performances de production et de reproduction. Par rapport aux TEM, les vaches DOUL avaient une PLmoy (production laitière moyenne durant les 3 premiers mois de lactation) moins élevée, et des paramètres de reproduction (IV-IA1 (intervalle vêlage-première insémination artificielle), IVV (intervalle vêlage-vêlage) et NbIA (nombre d’inséminations artificielles)) détériorés. Comparativement aux vaches DOUL n’ayant reçu ni anesthésie, ni analgésie, les vaches DOUL ayant reçu une analgésie, avaient une PLmoy plus faible et un IV-IA1 plus élevé. Parmi les vaches CESA) celles qui ont reçu anesthésie locale + anti-inflammatoire avaient une PLmoy plus élevée que celles ayant reçu une anesthésie locale seule. Concernant les vaches ayant subi une intervention autre que la césarienne (OBS), les résultats sont contradictoires (PLmoy plus faible mais IV-IA1 plus court). Ces résultats confirment qu’une intervention obstétricale diminue les performances de production et de reproduction chez la vache laitière. Lors d’intervention obstétricale, l’absence d’anti-inflammatoire semblerait dégrader les performances de production et de reproduction. Lors de césarienne, la combinaison anesthésie locale et anti-inflammatoire serait bénéfique pour la production laitière. Pour les autres manoeuvres obstétricales, l’utilisation d’un anti-inflammatoire semblerait dégrader la production laitière mais permettrait un retour plus rapide à la mise à la reproduction.
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Modalités pratiques
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